• En 1989, année de la chute du mur de Berlin, Pékin et les grandes villes chinoises connaissent des manifestations étudiantes sans précédent.Cet immense espoir de démocratie, baptisé le Printemps de Pékin, va être écrasé dans le sang sur la place de Tiananmen. Le pouvoir, crispé sur ses dogmes archaïques, lance ses chars sur des manifestants désarmés. Le gouvernement communiste chinois déclarera cyniquement : Nous avons maté l’émeute contre-révolutionnaire.
     

     Un espoir de démocratie

    En 1987, la modernisation économique lancée depuis plus de 10 ans est interrompue en Chine. Les réformateurs les plus importants, Hu Yaobang et Zhao Ziyang, sont écartés du pouvoir.

    L’économie « libérale » s’accommode très mal de la rigidité du système politique. Le monopole du parti serait en effet menacé par ces changements. Le parti ultraconservateur avait exclu Hu Yaobang sous prétexte que ses idées « laxistes » le faisaient sortir du « droit chemin ».


    Le 15 avril 1989, la mort de Hu Yaobang est l’occasion du déclenchement des troubles. 10 000 étudiants se regroupent sur la place de Tiananmen.Ils crient des slogans favorables à la démocratie et dénoncent la corruption du pouvoir politique.Cette première manifestation intervient à un moment où la population hésite de moins en moins à réclamer des réformes.Le choix du lieu est symbolique car la place est proche de tous les lieux importants du pouvoir communiste. Cette place est le centre névralgique de la capitale de la Chine populaire.

     

    Dans les jours qui suivent, des milliers de personnes rejoignent les étudiants. L’atmosphère est à la fête. Danses et chants se mêlent aux discussions politiques passionnées.Quelques étudiants entament parallèlement une grève de la faim pour défendre leurs idées.
     

    A partir de mai, le mouvement grandit. Ouvriers et employés rejoignent les manifestants. La foule est immense ; on parle de plus de 400 000 personnes.Ce mouvement s’étend dans Pékin. Deux immenses manifestations regroupent à chaque fois près d'un million de personnes. Des mouvements similaires sont organisés dans d’autres villes comme Shanghai ou Canton.Les ouvriers organisent des débrayages dans les usines.Le gouvernement décide alors de réagir. Le 19 mai, la loi martiale est décrétée.


     Un massacre sans précédent.

    Le 20 mai, les soldats tentent de faire évacuer la place. Mais ce jour là, ils reculent plutôt que de faire couler le sang. Certains fraternisent même avec la foule.
    Le 23 mai, le portrait de Mao Zedong, qui surplombe Tiananmen est maculé d’encre. Malgré la montée de la tension, il reste encore 100 000 personnes sur la place à la fin du mois de mai.


    Dans la nuit du 2 juin, l’armée attaque en force. Il y a des victimes mais la place n’est toujours pas évacuée.
    Entre le 4 et le 7 juin, les étudiants, armés de cocktails Molotov, affrontent l’armée. La ville est en état de siège.
    Juchés sur des chars et des véhicules blindés, équipés de fusils automatiques et de grenades offensives, les militaires se sont avancés vers les manifestants qui, à mains nues ou à l’aide de simples bâtons, ont tenté de riposter.
     

    Les journalistes occidentaux présents ont assisté à des scènes terribles
    :
    « Une fillette réchappée du massacre a été frappée à coup de crosse et son crâne défoncé ». « Les chars ont foncé sur la foule en écrasant sous leurs chenilles les étudiants ».

    Le printemps de Pékin aura duré un peu plus d'un mois.Après ces journées d’enfer, un présentateur de Radio Pékin dévoilait que des milliers de personnes avaient été tuées et que l’armée avait tiré au hasard sur la foule désarmée. Ce speaker a été aussitôt limogé.Dans les hôpitaux, des bûchers sont allumés par ordre du gouvernement pour masquer l’ampleur du désastre.
     


    Des rescapés de la tragédie témoignent :

    « J’ai vu les soldats s’affairer sur la place. Ils avaient d’immenses sacs en plastique et, ils y fourraient les corps des étudiants ».
    « Les militaires n’ont pas autorisé la Croix-Rouge à se rendre dans la ville pour sauver les blessés ».
    « Les soldats ont tiré sur une ambulance qui a brûlé ».
    Suite à ce massacre, Li Peng, vice-Premier Ministre annonce une normalisation : il faut le traduire par des arrestations, la torture, des rafles.
     
    Toute contestation en Chine a alors été éteinte pour de nombreuses années.


     Les droits de l’homme

    Les médias nous diffusent depuis quelques temps de nombreux reportages sur la « nouvelle Chine ». On apprend que les jeunes chinoises apprécient les produits cosmétiques français et raffolent de la mode ainsi que de la chirurgie esthétique.On nous montre des grandes surfaces vendant leurs produits à des acheteurs tout souriant.Pékin devient un symbole de la démocratie retrouvée.


    Mais, tout récemment une sordide affaire a été dévoilée au grand jour. Apparemment ce trafic dure depuis longtemps.
    Si un tout petit pourcentage de chinois s’enrichit, ce n’est pas le cas de l’immense majorité des paysans.
    A tel point qu’ils sont nombreux à ne plus pouvoir payer leurs impôts et à accepter des prélèvements sanguins contre un peu d’argent ou l’effacement de leur dette.
     

    Et voilà des « médecins » qui arrivent avec quelques aiguilles pour « pomper » tels des vampires tous ces braves gens.
    Et puis, il n’y a pas de petites économies. Une seule aiguille fera l’affaire. Seulement, le sida n’existe pas seulement dans les pays industrialisés.La Chine est durement touchée par cette épidémie. Voilà comment des paysans sains attrapent la pire maladie du siècle et meurent sans aucun soin.

    Ces banques de sang ne respectant pas les règles de sécurité les plus élémentaires lors des prises de sang, le nombre de contaminations par le VIH a explosé. Selon certaines estimations, dans la seule province du Hénan, le nombre de personnes contaminées lors de tels prélèvements sanguins est compris entre 150 000 et plus d’un million.
    Des villageois ont protesté contre l’insuffisance des soins destinés aux séropositifs et malades du sida dans leur village. Plusieurs de ces personnes ont apparemment été battues, et toutes risquaient d’être torturées. (Rapport d’Amnesty International).

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