Damas, actuelle capitale de la Syrie, a joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’art musulman.
La Grande mosquée de Damas a été édifiée sous le règne du calife Omeyyade al-Walid Ier à Damas, alors capitale du vaste empire musulman.
Cette mosquée se range parmi les trois grandes mosquées, avec celle de Médine et celle du Dôme du Rocher à Jérusalem.
Construite dans les premiers temps de l’Islam, la Grande mosquée des Omeyyades, était à l’origine admirablement décorée de mosaïques d’or, de marbres polis et de dessins variés.
On a prétendu pendant longtemps que cette mosquée avait été élevée sur les soubassements d’une ancienne basilique. Aujourd’hui, il est prouvé que c’est faux.
Une mosquée en l’honneur de l’Islam
La Grande Mosquée est mise en chantier par al-Walid, en 705, pour être le signe éclatant de la suprématie politique et du prestige moral de l’islam.
Construite en dix ans, elle atteint pleinement le but recherché par l’ampleur et la majesté de ses proportions la richesse de son décor, la splendeur de ses matériaux et l’importance de son rôle culturel.
Malheureusement, le décor d’origine a en grande partie disparu à la suite d’incendies (incendie de 1893 notamment), de tremblements de terre et de pillages.
Malgré tout, elle a conservé beaucoup de sa beauté d’antan.
Al-Walid y a consacré de très importantes ressources et a fait venir des artistes de fort loin. La Grande mosquée est bien la première grande réalisation architecturale qui réponde aux besoins du culte et aux prescriptions de l’islam.
Architecture et décoration de la Grande mosquée
La Grande mosquée est constituée d’un grand rectangle de 157 mètres sur 100 qui est divisé en deux parties :
Une cour (sahn)
Une salle de prière
Précédée par des porches à vestibule et par une grande cour, bordée de portiques ou s’élève un joli édicule octogonal posé sur huit colonnes corinthiennes (maison du Trésor), la mosquée est flanquée de trois minarets sur plan carré.
C’est un long édifice couvert en plafond, à trois nefs parallèles coupées en leur milieu par une haute travée conduisant au mihrab. En 1082, à la croisée de la nef centrale et de la travée, les Seldjoukides ont aménagé une coupole en remplacement des deux antérieures, disparues.
A l’origine, l’élément dominant du décor de la mosquée était formé par ses mosaïques. Des panneaux de marbre et des fenêtres à claustra complétaient l’ornementation.
Ces fenêtres ne laissaient entrer dans la salle de prière qu’une lumière très douce.
Dès cette époque, la figure est exclue de l’art musulman dans les bâtiments sacrés. Il n’y a donc ni formes humaines, ni formes animales.
Ce sont des motifs végétaux qui se renouvellent.
Mais, exceptionnellement, à ces motifs végétaux ont été ajoutés des représentations d’architectures intégrées à un paysage.
Ce style décoratif est d’inspiration Occidentale. C’est sans doute pour cela que cet essai d’art figuratif religieux n’a jamais eu de suite.
Il n’a été repris dans aucune autre mosquée. Cet art se situe dans une période de transition au cours de laquelle l’art islamique cherche à forger ses propres thèmes et techniques.
On peut supposer que cet essai iconographique était trop proche de la démarche chrétienne pour s’implanter en milieu islamique.
Le minaret : symbole du culte
Avec la Grande mosquée de Damas, le minaret devient l’un des symboles du culte musulman. De forme carrée ou en fuseau, effilé ou en spirale, le minaret est une tour, d’où le muezzin appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour.
Le premier minaret construit est celui de Damas. Sa forme carrée a été adoptée au Maghreb et en Andalousie comme en témoigne la Giralda de Séville.
Les petites mosquées n’ont qu’un minaret alors que les grandes peuvent en avoir jusqu’à sept comme à la Mecque.
L’islam et la représentation des êtres vivants
Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, l’art islamique n’a pas banni la représentation des êtres vivants. C’est uniquement dans le décor des édifices religieux que les formes humaines et animales ne figurent pas.
Cette absence dans l’art religieux ne relève pas d’une interdiction exprimée par le Coran. En effet, le Livre sacré est muet sur la question.
En revanche, le Coran met en garde contre le culte des images ou idolâtrie.
Cela aboutit à ne pas pouvoir illustrer une doctrine religieuse de manière visuelle.
Il existe de rares exceptions à cette règle, comme les faïences ornées d’oiseaux ou d’éléphants qui font partie du décor des parois de mosquées en Iran.
C’est pourquoi, les motifs géométriques et végétaux ainsi que la calligraphie forment l’essentiel du décor de l’art religieux islamique.
La calligraphie occupe une place très importante dans l’art musulman. On peut dire qu’elle est l’expression plastique du sacré, tout comme la psalmodie du Coran est son expression musicale.