• L’histoire de Venise commence dès le Ve siècle. Aujourd’hui, Venise est une destination touristique. Chaque année, au mois de février, le plus célèbre carnaval du monde déploie ses fastes.
    Cependant, la ville est également au cœur d’un écosystème menacé et l’enjeu d’une sauvegarde lancé par l’UNESCO.

    La ville est établie dans un site exceptionnel, sur un archipel au milieu d’une lagune séparée de la mer par un cordon littoral à 4 km de la terre ferme.
    Venise s’étend sur un ensemble de 46 îles reliées par plus d’une centaine de canaux. Une bande sablonneuse la sépare de la mer Adriatique.


    Les prix élevés et la montée des eaux ont obligés bon nombre de vénitiens à quitter la ville qui s’est vidée progressivement.
    Elle ne compte plus aujourd’hui que 64 000 habitants.


    Les eaux de la lagune couvrent plus de 60% de la superficie de la ville (près de 415 km²). Le réseau des 45 canaux couvre 96 km et débouche sur le grand canal.
    Venise est classée au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 1987.

    L’emblème de Venise est le lion ailé, symbole de saint Marc, l’évangéliste, dont les reliques furent ramenées d’Alexandrie au IXe siècle.
    L’emblème représente la bravoure, la sagesse et la justice.

     Les origines

    Les invasions des Huns au Ve siècle puis l’arrivée des Ostrogoths de Théodoric ont vraisemblablement eu pour effet de provoquer des exodes temporaires des populations côtières sur les îlots de la lagune.
    A la fin du VIe et au VIIe siècle, la lagune sert de refuge durable aux paysans et citadins du littoral, fuyant les invasions lombardes. Elle se peuple de cités romano-byzantines.
    Le premier duc (Doge) est élu en 726.


    Après la conquête des États continentaux par Charlemagne , le pacte romano-carolingien de 814 reconnaît l’appartenance de la lagune à l’Empire byzantin, lui assurant ainsi une position stratégique aux confins des empires d’Orient et d’Occident et du monde slave.

     La croissance de VeniseAu début du IXe siècle, le doge Agnello Partecipazio fonde sa puissance sur les échanges commerciaux maritimes. Les Vénitiens redistribuent en Occident les soieries, les épices, les produits exotiques et de luxe en provenance de Constantinople, d’Alexandrie et d’Orient, tout en exportant vers l’Orient byzantin et arabe les esclaves (Slaves), le bois, le fer et, à partir du XIIe siècle, les draps de laine de l’Occident. La ville développe aussi un commerce de première nécessité avec la vallée du Pô et les Pouilles.


    La consécration de la basilique Saint-Marc (1094) et l’établissement du grand marché international au bord du Grand Canal (1099) matérialisent la prospérité de la ville.


    Au début du XIIe siècle, Venise doit faire face à la concurrence des Pisans et des Génois. La participation de sa flotte aux premières croisades lui assure la concession de quartiers dans plusieurs villes de Syrie et de Palestine, tandis que l’aide apportée à l’empire d’Orient contre les Normands à Corfou (1148) pérennise ses privilèges commerciaux à Constantinople.


    La participation de la flotte vénitienne à la quatrième croisade et à la prise de Constantinople (1204) permet au doge Enrico Dandolo (1192-1205) d’obtenir pour Venise la plupart des îles grecques, une partie de la Thrace et le Péloponnèse.
    Au moment ou Marco Polo atteint la Chine, Venise développe son commerce vers l’Atlantique en envoyant des convois de galères vers l’Angleterre et les Flandres.


    La puissance de Venise se matérialise en 1284 par la frappe d’une pièce d’or, le ducat, qui, pendant trois siècles, est avec le florin de Florence l’étalon monétaire du monde méditerranéen occidental.
     Guerres et conflits

    Au XIVe siècle, plusieurs guerres contre Gênes affaiblissent Venise. Mais, dès le début du XVe siècle, alors que la population dépasse 100 000 habitants, Venise entreprend de conquérir Frioul, Trévise, Padoue et Vérone.
    Venise achète Chypre en 1489 qu’elle perdra en 1571.
    La ville doit lutter contre les Turcs mais également les Français.


    La découverte par Vasco de Gama de la route maritime des Indes enlève à Venise le monopole de l’importation des produits de l’Orient.

    Pour soutenir son commerce, la ville développe les industries des textiles et du verre. Sa splendeur atteint alors son apogée avec l’achèvement du palais des Doges et de la place Saint-Marc, la construction des plus beaux palais du Grand Canal et l’épanouissement d’une des plus grandes écoles de peinture du monde, de Bellini à Titien.
    Après la perte de Chypre, puis de la Crète (1669), la concurrence commerciale des ports méditerranéens rend le déclin de Venise irrémédiable. Au XVIIIe siècle, Venise n’est plus qu’une ville de fêtes et de luxe.


     Carnaval de Venise

    Le carnaval de Venise a vu le jour au XIe siècle mais a réellement connu son apogée durant la Renaissance. Il se déroule tous les ans durant les douze jours précédant le Mardi Gras.
    Au XVIII e siècle, le carnaval était l’occasion pour les riches, comme pour les pauvres de pouvoir transgresser les règles en toute impunité.


    Dissimulés derrière un masque, la bauta, hommes et femmes se livraient anonymement aux joies du libertinage.
    Cette période de défoulement était autorisée par les autorités qui, ainsi, désamorçaient de nombreux problèmes sociaux.
    D’autres « jeux », beaucoup plus contestables, rappellent certaines cruautés du Moyen-Âge. Les chats en étaient particulièrement victimes et ses pauvres bêtes participaient, malgré elles, au défoulement populaire.
    Des lancements d’œufs sur les belles courtisanes et des combats entre des taureaux et des chiens faisaient également partie des « réjouissances ».


    Bonaparte fit interdire le carnaval qui reprit avec les Autrichiens mais sombra peu à peu dans l’indifférence.
    Après une longue période d’interruption, le carnaval renaît de ses cendres dans les années 1970.
    C’est avant tout une opération financière et économique qui, chaque année, amène une foule considérable.


    Cependant, grâce au carnaval, certains métiers sont réapparus, comme les « mascareri », les artisans qui fabriquent les masques en papier mâché et en cuir.

    Après les inondations catastrophiques de 1966, l’UNESCO a lancé une campagne de sauvegarde. Le projet Moïse, Mose en italien, a été retenu et sa mise en service est prévue pour 2011.
    75 panneaux creux en acier de 300 t vont être installés au fond des trois passages de la lagune pour retenir les eaux.



    Ce projet colossal, très onéreux, a été mis en veille faute de moyens financiers. De plus, les écologistes s’alarment du bouleversement que ces digues vont occasionner à l’écosystème sous-marin.
    Nul ne sait si ce projet sera réellement efficace et nul ne peut non plus prévoir l’évolution exacte de l’affaissement de la ville dans les prochaines décennies.

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