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    S’étendant sur l’Argentine et le Chili, la Patagonie est une région de 785 000 km². Située à l’extrême de l’Amérique du Sud, la Patagonie est également la dernière terre habitable avant le Pôle sud. La ville principale est Bahia Blanca.
    La « Terre de feu », terme qui nous vient de Magellan, est aujourd’hui encore le berceau des Mapuches, les seuls indiens à ne pas avoir été exterminés par les Européens.
     
     
     
    Son histoire
     
    Cette région s’étend de part et d’autre de la cordillère des Andes. Malgré son caractère austère et son climat extrême, la Patagonie a été peuplée par l’homme dès la préhistoire.
    La présence de chasseurs-cueilleurs, arrivés après la dernière période glaciaire est attestée par des peintures rupestres, notamment. Cette première vague a été suivie par celle des Indiens Tehuelches.
    Leurs descendants furent ensuite exterminés par les Européens.
     
     
    La Patagonie a été découverte par Magellan en 1520. Son nom « terre des grands pieds » lui vient d’une légende colportée par les premiers explorateurs.
    Selon eux, cette région aurait été habitée par un peuple de géants aux très grands pieds. Magellan affirme les avoir aperçu, témoignage confirmé par d’autres explorateurs.
    Les Européens donnèrent à ces Indiens le nom de « Patagons » ou « Grands pieds ».
     
     
     
    Le nom de « Terre de feu » vient d’une confusion de Magellan. Le navigateur qui cherchait un passage afin de faire le tour du monde, vit sur les côtes des fumées. Il crut qu’il s’agissait d’une activité volcanique alors qu’il s’agissait très probablement de foyers allumés par les Indiens.
    Il baptisa l’endroit « Terre des fumées » qui devint la « Terre de feu ».
     
     
    Le 15 février 1877, Francisco Pascasio Moreno, se retrouva face à l’un des plus majestueux spectacles de la Patagonie. Un immense lac d’origine glaciaire s’étendait au pied des cimes des Andes, qu’il baptisa lac Argentina.
    Devant lui s’élevait ce qui devint le glacier Perito Moreno qui couvre près de 250 km².
     
     
     
     
    Le gouvernement argentin avait chargé Moreno de régler le délicat problème de la délimitation de la frontière entre l’Argentine et le Chili.
    En 1881, un partage est effectué mais ce n’est qu’en 1902 que le roi d’Angleterre, Édouard VII, fixera définitivement les frontières.
     
    Du côté argentin, la Patagonie est constituée de cinq provinces : Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz et Terre de Feu.
    Du côté chilien, elle est formée par cinq régions : Araucania, Los Lagos, Aisén et Magallanes y la Antartica Chilena.
     
    Le sous-sol de la Patagonie est riche. Il fournit à l’Argentine 75% de sa production pétrolière.
    Etant donné le climat, les vastes terres glacées de Patagonie ne sont habitées que par une faible population.
    Au Chili, le peuple mapuche est le seul peuple originaire d'Amérique latine qui n'a pas été vaincu par la colonisation espagnole. Il constitue 10 % environ de la population actuelle du Chili.
     
     
    En 1810, L'indépendance du Chili déclenche un formidable génocide qui fait passer la population mapuche de 1 800 000 à 360 000 personnes en 20 ans.
    Les Mapuches sont alors enfermés dans des réserves et "pacifiés", leurs terres spoliées, leur culture niée, leurs traditions et leur langue interdites.
     
     
    En 1973, le coup d'état militaire du général Pinochet frappe de nouveau durement les Mapuches dont bon nombre sont alors, torturés, fusillés ou portés disparus.
    En 1989, la transition démocratique n'apporte aucune amélioration spécifique à la condition de vie des Mapuches.
     
     
    En 1992, les premiers soulèvements Mapuches ont lieu, depuis, et sans que les gouvernements successifs n'apportent aucune autre réponse qu'une répression féroce, ils continuent de lutter contre la déforestation, les mégas projets de centrales hydroélectriques, la contamination de leurs sols par des décharges sauvages, les discriminations économiques, sociales et raciales dont ils sont l'objet, au quotidien.


     Le Parc National de Los Glaciares

    Ce parc national, du sud de l’Argentine, offre des contrastes saisissants. 50% du parc englobent la partie méridionale de la cordillère des Andes.
    Entre les sommets enneigés, le vaste champ de glace patagonien dévoile des paysages inattendus sortis d’un autre monde.
     
     
    Au nord, les cimes les plus élevées, le Chaltéen et le Torre, se profilent à 3 375 et 3 1280 m de hauteur respectivement.
    Ce désert d’une blancheur éclatante qui s’étend sur 350 km est le plus important champ de glace du monde après l’Antarctique.
    Son existence à une telle latitude s’explique par le fait que la chaîne des Andes oblige les vents d’ouest humides, venant de l’Atlantique, à gagner des altitudes élevées.
    De ce fait, les précipitations tombent sous la forme de neige.
     
     
    Vers l’est, le parc traverse une zone en partie libérée des glaces jusqu’au centre du bassin du lac Argentino.
    Devant des milliers de curieux, le 14 mars 2004, une énorme masse d’eau a brisé une barrière de glace de 200 m de haut, engendrant une gigantesque vague qui a déferlé tout le long des 160 km du lac Argentino.
    En avançant, le Moreno avait poussé une langue glaciaire en travers du canal de drainage du lac Argentino, bloquant celui-ci.
     
     
     
     
     
    La glace fondue a élevé le niveau de l’eau à 25 m dans la baie de Rico.
    La barrière de glace, incapable de résister à la pression croissante de l’eau, a cédé et une fracture est apparue, créant un gigantesque tunnel qui s’est effondré deux jours après dans un bruit assourdissant.
     
     
    La masse du Moreno ne cesse de croître. Périodiquement, le front de ce glacier, large de 5 km et haut de 60 m, atteint la rive opposée.
    Magnifique, ce glacier est l’un des 47 principaux glaciers de ce parc. De sourds craquements se font entendre. Soudain, un bloc de glace se détache. Il glisse dans le lac et déclenche une énorme vague.
    Il trouve le repos sous forme d’iceberg.
     
     
    Au cours du quaternaire, l’érosion due aux glaciers, a donné naissance aux nombreux pics andins, parmi lesquels le mont Fitz Roy qui culmine à 3 375 m de haut.
    C’est le plus haut sommet du parc.
     
     
    Couvert en grande partie de glaciers et de lacs, ce parc national ne présente pas un grand intérêt du point de vue de la faune et de la flore.

    Il est vrai aussi que l’on manque encore d’informations sur les vertébrés peuplant cette zone.
    Cependant, le parc comprend une forêt où trois espèces australes de hêtres poussent à proximité du glacier.
     
     
    Chez les mammifères, on signale le puma, le renard gris d’Argentine ou le guanaco. Parmi les oiseaux, le plus célèbre est le condor des Andes qui nidifie à haute altitude.
     
     
    Le parc de Los Glaciares, créé en 1945, attire des touristes depuis seulement quelques années.
    Calafate, une petite ville, a aujourd’hui une vocation touristique.
    Ce qui inquiète les spécialistes, c’est le recul des glaciers lié au réchauffement de la planète.
    Les clichés pris par satellite montrent un net recul de tous les glaciers à l’exception du Perito Moreno.

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