• Ce lac se situe à la lisière sud du Sahara, entre le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigeria. Il forme un vaste ovale peu profond de superficie très variable, entre 10 000 et 25 000 km².
    Son niveau fluctue d’année en année, en fonction des précipitations dans l’Ouest du Sahel.
    Cela exerce un impact considérable sur le milieu, parce que le lac est peu profond, ne dépassant pas 4 mètres en moyenne.  

    Le bassin du Tchad s’assèche depuis des siècles. Durant la sécheresse des années 1970 et 1980, la partie méridionale s’est presque complètement asséchée.

    En 1970, à son apogée, le lac Tchad était le quatrième lac d’Afrique. Depuis, avec la sécheresse persistante, il a terriblement diminué.
    L’effet de la sécheresse est accentué par l’utilisation de l’eau pour l’irrigation.

    Le lac actuel est divisé en deux par une langue sableuse est-ouest, la Grande Barrière, percée d’un seul chenal. La rive de la partie nord est bordée de dunes pouvant atteindre 30 m de haut.

    Sur la partie sud, et, vers l’arrivée du Chari, le rivage est marécageux. Alimenté par les pluies, le Chari vient du plateau de l’Oubangui, au sud. Il représente 95% de l’apport du lac. C’est grâce à lui que l’eau reste douce dans une région désertique.

    Si le niveau baisse, la partie nord s’asséchera complètement parce que la Grande Barrière la privera de l’apport du Chari.

     

     Conséquences de l’assèchement du lac


    Depuis quarante ans, le lac est passé d’une surface de 25 000 à 5000 km2. D’après certaines prévisions climatiques de la NASA, au rythme actuel, le lac pourrait disparaître d’ici une vingtaine d’années.


    Son rôle économique est très important, car il doit fournir l'eau à plus de 20 millions de personnes des quatre pays limitrophes.

    De plus, dans le bassin du lac Tchad, de nombreux dangers guettent les espèces protégées telles que l’hippopotame, le caïman ou la loutre.

    Autre conséquence, la disparition de nombreuses espèces de poisson. En effet, l’activité de 80% de la population du lac tourne autour de la pêche. Les espèces se raréfient et deviennent plus petites. Pour pouvoir continuer à pêcher, la population utilise des filets non autorisés qui retiennent des juvéniles qui n’ont pas le temps de grandir.

    Pour toutes ces raisons, la Commission du Bassin du lac Tchad, créée en 1964 et qui regroupe les Etats riverains (Tchad, Niger, Nigeria, Cameroun et désormais RCA), étudie actuellement un projet de transfert des eaux du bassin du Congo (Oubangui-Chari) vers le bassin du lac Tchad. Soit un transfert sur 1 350 km de long ! 


    votre commentaire
  • Sans le corail, un animal bien étrange, nous n’aurions pas le plaisir d’admirer la Grande Barrière de corail australienne ou la barrière de Belize dans les Caraïbes.
    De même, un atoll qui est un anneau de récifs coralliens n'existe que grâce au corail.
    Toutes ces merveilles qui rendent nos fonds marins si variés et colorés sont actuellement en grand danger. 

    Les récifs coralliens sont des structures résistantes, bâties à partir des débris des petits organismes marins.
    La majeure partie d’un récif corallien est composée d’un bloc calcaire provenant du squelette et des fragments de coquilles des animaux morts ayant vécu sur le récif.


     Une faune, très diversifiée, vit dans la couche superficielle du récif. Quand ces animaux meurent, leurs squelettes et débris solides vont consolider le socle et participer à la croissance du récif.

     La formation des récifs

    Les organismes bâtisseurs de récifs sont les coraux durs. Les constructeurs de récifs sécrètent un squelette sous forme d’aragonite, un minéral contenant 98%à 99% de carbonate de calcium.

    Le jeune polype produit une base calcaire, sorte de calice servant de fondation. Les coraux forment, en s’accumulant, de vastes ensembles : les récifs.

    D’autres animaux participent à l’édification comme les mollusques. Les poissons qui broutent la surface du récif produisent le sable qui vient combler les interstices.
    Le tout est cimenté par des algues et des bryozoaires qui donnent au récif sa solidité.

    Les récifs ne peuvent pas se former n’importe où. La salinité, la température, la limpidité, l’oxygénation et la luminosité de l’eau doivent remplir certaines conditions.

    Ainsi, la teneur en sel de l’eau doit être inférieure à 35% (Mer Baltique, Mer Noire). Cependant, certains coraux sont très à l’aise dans les 40% de la Mer Rouge.
    La température ambiante idéale et de 25 à 29°C et ne doit pas en tout cas descendre en dessous de 18°C.

     La limpidité de l’eau est importante car d’elle dépend l’éclairage solaire indispensable aux zooxanthelles.
    Ce sont des algues qui vivent en symbiose avec ces coraux. Elles pullulent dans leurs tissus. Elles transforment par photosynthèse le dioxyde de carbone produit par la respiration des polypes.
    Ces algues fournissent à leurs hôtes leur oxygène et une partie de leur alimentation.
    C’est ainsi que les coraux élaborent le carbonate de calcium dont est fait leur squelette. Les algues sont donc indispensables à la croissance et à la réparation des coraux.

    De ce fait, on ne rencontre les récifs coralliens que dans les eaux claires. De plus, ces récifs ne se trouvent jamais en profondeur, généralement pas au-delà de 30 m, très rarement jusqu’à 50 m.


    Les différents types de récifs

    Darwin a classé les récifs en trois types :

    Récif frangeant

    Récif-barrière

    Atoll

    Le récif frangeant se forme parallèlement à la côte, entre 50 à 500 m au large. Ce récif prolonge donc le littoral d’une terre ou d’une île tropicale.
    C’est le plus répandu des récifs.
    La crête récifale est l’endroit où déferlent les vagues. A l’avant de cette crête se développent des éperons séparés par des brèches. C’est dans cette zone que la vie se développe le plus activement.

     Le récif-barrière se forme à de 1 à 5 Km du littoral. Il se développe généralement sur les côtes orientales des continents en raison des courants chauds.
    C’est donc un cordon corallien parallèle au rivage dont il est séparé par un lagon.
    Les plus grands récifs barrières sont ceux de la Grande barrière australienne et ceux de la barrière de Belize dans les Caraïbes.
    Il en existe également de plus petits autour de certaines îles volcaniques.

    La Grande Barrière de corail

     L’atoll est un anneau de récifs coralliens ceinturant un lagon peu profond. Ces récifs circulaires se situent en plein océan.
    Leur formation serait due à l’action combinée d’une montée des eaux et à l’enfoncement de l’île. L’atoll n’apparaît que lorsque le sommet du volcan est totalement submergé. Les atolls sont nombreux dans le Pacifique et l’Océan Indien, notamment aux Maldives.


    La grande barrière de corail Australienne

    Immense barrière, ce récif couvre une surface de 230 000 Km² et s’étend sur 2 300 Km, à l’est de l’Australie, le long de la côte du Queensland.

    Les récifs représentent une bande de 20 Km de large. Il y a des dizaines de milliers d’années que les coraux ont commencé à s’y accumuler.
    La Grande Barrière est la plus grande construction érigée par des êtres vivants.

    La Grande Barrière de corail change chaque jour. La partie émergée des récifs meurt, celle immergée continue sa progression.

    Masse d’environ 2 900 récifs, englobant 300 îles, elle offre un spectacle sous-marin extraordinaire.
    Des formes de vies incroyablement variées y résident : herbes aquatiques, éponges, mollusques, tortues, d’innombrables poissons aux couleurs éclatantes qui se mêlent à toutes sortes de coraux.

    Les baleines des mers australes et les tortues marines apprécient la protection de ces reliefs et viennent y donner naissance.
    Depuis 1981, la Grande Barrière est inscrite au nombre des sites naturels patrimoines de l’humanité. 

     Menaces contre les récifs


    Si l’activité humaine constitue une menace évidente, les récifs sont soumis à d’autres agressions.

    La vie dans les récifs n’est pas un long fleuve tranquille. L’harmonie ne règne pas toujours dans cet univers où on lutte pour la vie.

    L’étoile noire ou couronne d'épines est une étoile de mer, mangeuse de corail. L’Acanthaster planci opère en groupe et peut détruire un récif entier.
    Cette étoile de mer porte jusqu’à 17 bras couverts d’épines venimeuses. Elle dissout les polypes du corail grâce à des sucs digestifs et s’en nourrit par succion.

    Une seule étoile détruit 6 m² de récif par an. Les attaques sont collectives. On a trouvé dans le Pacifique jusqu’à 20 000 Acanthaster sur une bande de 2 Km.
    Sa recrudescence serait en partie due à l’augmentation des eaux usées côtières qui favorisent son développement.

    De nombreux gastéropodes nichent sur les coraux, broutant les polypes dès qu’ils sortent. D’autres animaux, vers et crustacés, perforent le squelette des coraux, affaiblissant la structure toute entière.

    Parmi les poissons, le poisson-perroquet est le pire ennemi des coraux. Sa puissante mâchoire racle le squelette du corail en quête d’algues vertes.

    Les gros poissons-coffres arrachent également des fragments de squelette avec leurs dents. Enfin, les poissons-papillons s’attaquent aux tentacules des coraux dès qu’ils se déploient.

    Les récifs coralliens sont fragiles et particulièrement sensibles à l’activité humaine. On déplore actuellement la destruction de 20% des récifs coralliens. Si rien n’est fait rapidement, c’est 40% de ces merveilles qui disparaîtront dans moins de 30 ans.

    Certains récifs souffrent de la surpêche et de prélèvements inconsidérés. Ils sont les victimes de la pollution des eaux du monde entier et le tourisme grandissant sur les côtes n’arrange rien car cela a augmenté considérablement le rejet des eaux usées.

    Le réchauffement de la planète constitue un autre danger. Quand la température de l’eau s’élève, les polypes coralliens réagissent en expulsant les algues avec lesquels ils vivent en symbiose. Ce rejet provoque leur blanchiment. Ce phénomène se produit chaque fois que la température des eaux atteint 31°C.


    1 commentaire
  • La mer Rouge est un lieu très touristique. C’est au sud de la péninsule du Sinaï, en Egypte, que se révèle la beauté de ses fonds sous-marins.
    Les stations balnéaires de Na’ama ou de Charm el-Cheikh, en Egypte sont très réputées pour pouvoir s’adonner à la plongée sous-marine. 

    Longue de 1 900 km du nord au sud, la mer Rouge est ceinturée sur ses rives africaine et arabique de montagnes escarpées.
    Les eaux turquoise sont entièrement entourées de déserts et de montagnes. 

    La mer Rouge est née de l’éloignement des trois plaques africaine, arabique et somalienne.

    L’origine de son nom est méconnue. Peut-être est-ce le Grec Ptolémée qui a baptisé ainsi cette mer à cause des terres rouges qui la bordent.
    Peut-être est-ce en fait une mauvaise traduction de l’hébreu Yam Suph, en anglais Sea of reeds « mer des roseaux », qui serait devenu Read Sea.

    Mais, il se peut également que son nom lui vient de la couleur rouge que prend l’algue Trichodesmium erythraeum en mourant.

    Sa superficie est de 438 000 km² pour une température moyenne de 25°C et qui peut largement dépasser 30°C.

    La mer Rouge occupe la dépression de la Rift Valley. L’activité tectonique des fonds continue à se manifester par des évents hydrothermaux. La mer Rouge est toujours une zone de risques sismiques importants.

    La mer Rouge ne reçoit l’apport d’aucun fleuve et les précipitations y sont quasi inexistantes. C’est la mer d’Oman par le biais du golfe d’Aden qui compense les pertes par évaporation.


     

     Le canal de Suez

    Le Canal de Suez mettant en relation la Méditerranée orientale et la mer Rouge, à travers le territoire égyptien, a été réalisé de 1859 à 1869, sous la direction du Français Ferdinand de Lesseps, et nationalisé par l’Égypte en 1956.

    Le canal, qui ne compte pas d’écluses, a une longueur de 195 km. Le trafic est de l’ordre de 270 Mt par an (dont une part importante de produits pétroliers).

    Un canal entre le Nil, le lac Timsah et la mer Rouge, commencé par le pharaon Nechao (600 avant J.-C.), fut achevé par Ptolémée II, utilisé épisodiquement et remis en état sous l’empereur Trajan.

    Il s’ensabla définitivement au VIIIe s. L’expédition de Bonaparte fait renaître le projet.

    L’avènement du vice-roi Said (1854), dont Lesseps est l’ami, permet la création d’une compagnie, bénéficiaire d’une concession de 99 ans à dater de l’ouverture.

     


    Les travaux commencent en 1859 et sont retardés par des manœuvres de l’Angleterre, qui veut garder le contrôle de la route des Indes. Mais, après l’ouverture du canal (1869), l’Angleterre achète les titres du vice-roi Ismail Pacha (1875), ce qui est à l’origine de l’installation des Britanniques en Égypte (1882).

    Un statut international est fixé par la convention de Constantinople du 29 octobre 1888 : le canal doit être accessible en tous temps à tous les navires.

    Son rôle, après des débuts difficiles, se révèle capital, en raccourcissant les trajets maritimes vers l’Asie.
    Le traité anglo-égyptien de 1936 assurant à la Grande-Bretagne le contrôle militaire du canal est révisé en 1954, à l’issue d’une guérilla dans la zone du canal (1951-1953).

    La nationalisation de la compagnie du canal par Nasser (juillet 1956) et la guerre menée en octobre-novembre conjointement par Israël, la France et la Grande-Bretagne se soldent, après l’intervention de l’U.R.S.S. et des États-Unis, par l’évacuation totale des forces britanniques 

    Le trafic est interrompu après la guerre « des six jours » (juin 1967) et ne reprend qu’en 1975 à l’issue de la guerre d’octobre 1973, qui permet à l’Égypte de retrouver la souveraineté sur les deux rives du canal. Le trafic israélien y est désormais autorisé. 

     Tourisme en mer Rouge

    La mer Rouge abrite une vie marine très riche liée à la présence de nombreux récifs coralliens.
    Cependant, depuis les années 1970, ces récifs souffrent beaucoup du nombre trop important de plongeurs autonomes qui ne respectent pas cet extraordinaire environnement.

    Par irresponsabilité ou méconnaissance, ils arrachent ce qu’ils prennent pour des végétaux. Or, le corail est un être vivant.
    De même, la rose de mer que l’on peut voir à faible profondeur est en fait un ruban d’œufs déposé par la limace de mer.

    L’engouement pour le poisson clown, après la diffusion du Monde de Nemo, a été une véritable tragédie pour ces poissons, prélevés de manière anarchique. 

    Aujourd’hui, les plongées sont réglementées et la pêche interdite. Il était temps car ces fonds sous-marins exceptionnels ont été bien éprouvés par la pêche à l’explosif et la pollution par les hydrocarbures.

    C’est en Egypte que l’on trouve les plus beaux fonds sous-marins. La baie de Na’ama, les abords de Charm el-Cheikh et le magnifique parc naturel de Ras Muhammad sont réputés pour leurs récifs coralliens.
    Ces récifs forment de véritables îles sous-marines où les plongeurs côtoient des poissons aux teintes chatoyantes.

    Les stations balnéaires se situent en Egypte, en Jordanie et en Israël. Le sud de la Mer Rouge (Soudan et Yémen notamment) est trop instable militairement et politiquement pour pouvoir profiter du tourisme.

    La mer Rouge est un véritable trésor de diversité. On y trouve plus de 200 espèces de coraux, plus de 300 espèces de requins, la raie, la murène, le dugong ou la rascasse volante.


    votre commentaire
  • C’est en 1848, que la mer Morte livra les secrets de son hydrographie. Située au nord de la mer Rouge, entre Israël et la Jordanie, la mer Morte porte bien son nom.  Aucune vie marine n’a pu s’y développer.
    En s’évaporant, l’eau de la mer Morte laisse derrière elle un paysage irréel parsemé de monticules de cristaux de sel.


    La région de la mer Morte renferme également de nombreuses énigmes. C’est près de ses rivages salins que s’élevaient jadis les cités de Sodome et Gomorrhe.
    C’est également dans cette région que l’on a retrouvé les célèbres manuscrits de la mer Morte.

    L’expédition de 1848 était placée sous le commandement du géologue W.F. Lynch, qui eut la prévoyance de se munir de deux barques métalliques.

    Il fallut trois semaines pour franchir, au prix d'efforts indescriptibles, les hauteurs du sud de la Galilée.
    Les barques furent mises à l'eau à Tibériade. Là, des mesures exécutées par Lynch sur le lac de Génésareth devaient révéler la première des surprises que ce voyage réservait au monde.
    La surface du lac se trouve à 208 m au-dessous du niveau de la Méditerranée. On en vint alors à se demander quelle était l'altitude des sources du Jourdain.

      

    Quelques jours plus tard, Lynch escalada la pente de l'Hermon, jusqu'au petit village de Baniyas, où il découvrit, parmi d'autres vestiges des temps révolus, des débris de colonnes et une grotte à demi obstruée par des éboulis d'où coulait un filet d'eau claire.
    Il s'agissait tout simplement de l'emplacement de l'ancien Paneion, où Hérode avait fait construire en l'honneur d'Auguste un temple consacré au culte de Pan. Des niches en forme de coquille sont taillées dans le roc de la caverne du Jourdain. On y lit encore nettement une inscription grecque signifiant « prêtre de Pan », car c'est ici qu'on vénérait le dieu des Bergers. 

    Partant du lac de Tibériade, c'est avec ses bateaux métalliques que l'expédition américaine descendit les méandres compliqués du fleuve. La végétation s'appauvrissait au fur et à mesure qu'elle avançait, sauf le long des rives mêmes, garnies d'épais buissons.

    Soudain, sur la rive droite du fleuve, apparut une oasis : Jéricho. Les hommes de l'expédition savaient alors qu'ils n'étaient plus loin du but.

    Contrairement à ce qu'on aurait pu attendre d'explorateurs, la première chose qui vint à l'idée des Américains ne fut pas de se mettre au travail, mais de prendre un bain. Mais à peine eurent-ils plongé qu'ils se sentirent soulevés, enlevés hors de l'eau comme s'ils avaient mis des ceintures de sauvetage. Une chose, au moins, était sûre : nul ne saurait se noyer dans cette mer...

    La mer Morte mérite son nom : elle ne contient pas le moindre crustacé, pas le moindre poisson, aucune algue, pas de coraux. Jamais aucune barque de pêcheur ne s'y est balancée.

    Les rives sont désespérément désertiques. Sur les plages, d'importants dépôts de sel se sont formés. L'air est chargé d'odeurs désagréables : il sent le pétrole et le soufre. Des flaques d'asphalte souillent la surface de l'eau.

    Les barques américaines croisèrent sur la mer Morte vingt-deux jours durant. Les savants firent des prélèvements d'eau, les analysèrent, effectuant sondage après sondage.
    Depuis, la mer Morte a livré tous les secrets de son hydrographie. 

     Caractéristiques de la mer Morte

    La mer Morte est le « lac » le plus bas du monde, à plus de 400 m au-dessous du niveau de la mer.
    Avec une salinité moyenne de près de 32%, c’est la mer intérieure la plus salée. Il faut savoir que les mers ordinaires n'en contiennent que 4 % à 6 %.
    Actuellement, elle mesure à peu près 80 km de long sur 18 km de large.

    La mer Morte a atteint sa plus grande extension il y a 10 000 ans. Depuis, elle n’a cessé de reculer.
    L’apport du Jourdain et les pluies occasionnelles ne compensent pas la très forte évaporation.

    Au cours du dernier quart du XXe siècle, sa superficie a diminué de 20% et le niveau baisse de près de un mètre par an.

    Il y a peu de mélange vertical. L’eau la plus profonde compte plusieurs milliers d’années de plus que l’eau de surface.

    Sur la côte orientale de la mer Morte, il y a une presqu'île nommée el-Lissan, mot arabe qui veut dire : « la langue ».

    Un rapport romain raconte, au sujet de cette presqu'île, une histoire à laquelle personne n'a jamais voulu croire : deux déserteurs de l'armée romaine s'étaient cachés là, et les légionnaires lancés à leur poursuite eurent beau fouiller les lieux tant et plus, ils ne purent rien trouver. Soudain ils les virent, mais trop tard : les deux hommes escaladaient les rochers de la rive d'en face! Ils avaient traversé la mer à pied !
    L'explication de cet étrange phénomène est bien plus simple qu'on ne l'imagine : à cet endroit précis, le fond de la mer Morte se relève en une sorte de pli qui la divise en deux. A droite de la presqu'île existent des profondeurs voisines de 400 m. A gauche, il y a des hauts-fonds. On sait, depuis de récents sondages, que les profondeurs n'excèdent pas 15 à 20 m.

    Quand on se dirige en barque vers la pointe méridionale de cette mer de sel, on peut, si le soleil est dans une position favorable, faire une découverte absolument ahurissante : à quelque distance de la rive, des forêts que le sel a conservées se profilent nettement sous l'eau. Cette vision quasi hallucinante, qui eût fait la joie de Jules Verne, s'offrit sans cérémonie aux yeux des géologues. Les troncs et les restes d'arbres semblaient fort anciens.


    votre commentaire
  •  Le matin du 24 août 79, les habitants de Pompéi entendirent un tremblement sourd provenant du Vésuve.
    Le Vésuve grondait déjà depuis plusieurs jours. A Pompéi, les habitants se préparaient à fêter les Vulcanalia, rites sacrificiels pour amadouer le dieu du Feu.
    Pompéi avait déjà connu un séisme 17 ans plus tôt et la reconstruction n’était toujours pas finie.
    Elle ne sera jamais achevée car quand le volcan libère toute son énergie, Pompéi est enseveli avec la population sous plus de 6 m d’épaisseur de cendres.
    De Pompéi, on a retrouvé des peintures, des fresques, des corps momifiés et de fabuleux vestiges archéologiques.


    L’histoire de Pompéi

    Fondée au Vie siècle avant notre ère par les Osques, Pompéi est ensuite occupé par les Etrusques puis les Grecs.
    La ville passe ensuite aux mains des Samnites à la fin du Ve siècle avant notre ère. Le grand développement de Pompéi date de l’époque Samnite.
    Elle devient colonie romaine en 89 avant notre ère quand le général Lucius Cornelius Sulla y fonde la Cornelia Veneria Pompeianorum.

     

    L’architecture de Pompéi

    De nombreuses fontaines jalonnaient la ville. On en a retrouvé plus de quarante. L’approvisionnement en eau était assuré par des puits profonds et par un aqueduc, construit sous le règne d’Auguste.

     

    Pompéi nous a livré un merveilleux témoignage du mode de vie des Romains.

    Cette ville comptait deux forums : sur ces places qui étaient le cœur de la vie publique, les gens se réunissaient. 


    Le Grand Théatre pouvait accueillir jusqu'à 5 000 spectateurs. Il est adossé au versant d'une colline.

    Au-delà des temples et des thermes, la ville doit surtout sa réputation aux habitations privées.

    On y trouve des témoignages complets sur tous les aspects de la maison romaine (structures, décorations, mobilier).

    L’aristocratie locale habitait dans de vastes demeures ornées de mosaïques.  

    Ces habitations abritaient des boutiques, ouvertes sur la rue, qui étaient louées à des affranchis.
    La maison du Faune occupe une superficie de 3 000 m². C’est la plus majestueuse maison urbaine de Pompéi.

    Dans le jardin de la maison du Bracelet d'or, les pièces latérales d'un nymphée étaient décorées de fresques représentant des jardins fleuris peuplés d'oiseaux.

    Une des demeures les plus somptueuses de Pompéi est la maison des Vettii. La partie inférieure des murs est parcourue d'une frise. Des fresques somptueuses décorent les pièces.

    La villa des Mystères doit son nom à la frise de vastes dimensions qui représente les moments principaux d'un rite d'initiation aux mystères dionysiaques. L'interprétation des scènes est incertaine car ces rites sont peu connus. 

    Le long de la voie de l’Abondance, une des principales artères de la ville, se succédaient les officines, teintureries, auberges, cabarets (thermopolia), les maisons de prostitution (lupanares) et de jeu (tabernae lusoriae). 


      L’éruption du Vésuve

    Pendant 4 jours, Pompéi subit une pluie ininterrompue de cendres et de lapilli. Etouffés par les émanations de gaz toxiques, les habitants s’effondrent à terre.

    Les empreintes laissées par leurs corps dans le tuf constituent le témoignage le plus dramatique de la destruction de Pompéi.
    Il y eut au moins 2 000 morts.

    Terrorisés, les habitants ne savent où aller. Ils succombent asphyxiés, écrasés par les roches ou étouffés dans la panique générale.
    Certains essayent de rejoindre la mer pour s’enfuir mais près de 150 squelettes, découverts sur la côte, près d’Herculanum, témoignent de leurs espoirs inutiles.
    Ils ont été rejoints par les flots de cendres et de boue.  

    Sous plus de 6 m de cendres, les archéologues ont retrouvé les victimes recroquevillées ou serrées les unes contre les autres.

    Le Vésuve est un volcan toujours actif. Il a connu plus de 50 éruptions depuis celle qui a détruit Pompéi.
    Pourtant, la vie continue à l’ombre du volcan. 


    Pompéi n’est pas la seule ville à avoir été détruite. En moins de 3 heures, outre Pompéi, Herculanum est également enseveli.
    Un fleuve de boue a littéralement envahi Herculanum.

    L’éruption a commencé au milieu de la matinée et à 13 h tout était terminé.
    La lumière du soleil a disparu. Une nuit profonde obscurcit pendant trois jours ce coin de la baie de Naples. 

     Après la catastrophe 

    Jusqu’au 26 août, l’obscurité reste complète sur Pompéi, Herculanum et les bourgades proches.
    Dans les semaines qui suivent, les rescapés reviennent creuser la couche de dépôts volcaniques et tentent de récupérer leurs biens.
    Puis, le site est abandonné et retombe dans l’oubli.

    C’est au 18e siècle que les fouilles commencent. Petit à petit, Pompéi renaît à la lumière maison par maison.

    On retrouve les repas et les outils à l’endroit où ils se trouvaient le 24 août 79. En coulant du plâtre dans les formes des corps restés en creux dans les cendres solidifiées, on reconstitue l’agonie des Pompéiens.
    Une adolescente s’est brisée la jambe en sautant du 1er étage ; un homme est mort en agrippant une caissette de pièces d’or ; un vieillard lève les bras au ciel ; une petite fille se protège dans les bras de sa mère.

    Le Vésuve a connu une éruption encore plus dramatique que celle de 79 il y a près de 4 000 ans. Ce scénario doit être pris en compte dans les plans actuels de prévention de la ville de Naples, argumentent le géologue Michael Sheridan (Université de Buffalo, USA) et ses collègues italiens.

    Les recherches archéologiques montrent qu’il y a 3 780 ans la plupart des habitants ont survécu, grâce à une évacuation en masse. En témoigne la découverte de centaines de traces de pas humains et animaux imprimés dans des dépôts volcaniques, à environ 15 km du Vésuve et seulement 7 kilomètres de la métropole de Naples.


    Peu de restes humains ont été retrouvés. Sauf à San Paolo Belsito, où les archéologues ont retrouvés les corps d’un homme et d’une femme, piégés dans leur tentative de fuite et recouverts d’un mètre de lapilli.

    D’après les modélisations développées par Sheridan et ses collègues, une éruption similaire pourrait aujourd’hui provoquer de graves dégâts sur Naples.


    9 commentaires