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Par CND STUDIO le 26 Novembre 2010 à 13:10
Dans l'antiquité grecque, trois lieux déterminaient culturellement la cité : l'acropole (lieu divin), le théâtre (lieu de réflexion ou de dérision), enfin, l'agora, lieu de la raison, de l'art de persuader, et lieu de communication. Le forum romain s'inscrit dans la suite de cette agora, mais adapté à la cité romaine, et il possède des fonctions plus complexes et moins définies.
Dans sa forme, le forum romain renouvelle la tradition de l'agora. Situé au milieu de la cité, entre le mont Palatin et le mont Capitolin, il est entouré par une série de bâtiments publics qui symbolisent la République: le temple de Saturne où est déposé le trésor public, le temple de la Concorde, le Sénat, la prison publique, etc... Ses dimensions sont importantes: occupant l'emplacement d'un ancien marais, le forum couvre une superficie de plus de huit hectares. Il continue, à l'époque, d'assurer des fonctions analogues à celles de l'agora d'antan; les citoyens se rencontrent en plein air pour discuter des affaires publiques, sachant que les destinées de la République sont intimement liées à cet espace divin qui donne à l'homme la possibilité d'influencer son propre destin.
Mais bientôt, les curies vont diviser géographiquement le lieu du forum. Celui-ci n'est plus alors uniquement un lieu de la parole, mais il intègre, à travers les partis des curies, toute l'ambiguïté du pouvoir politique. La première ségrégation du citoyen apparaît avec la division de l'espace du forum en deux parties: l'une, plus élevée et désignée sous le nom de comitium, servait de lieu de réunion aux comices curiates et s'opposait au forum proprement dit, siège des comices tributes. La tribune devient le centre géographique du forum; l'orateur devient l'élément principal.
Par contre, à la fin de la République, le forum, espace de la démocratie par excellence, déborde de son emplacement, et le précurseur de l'Empire, Jules César, en établit un autre au pied du mont Quirinal, qu'il orne de plusieurs monuments (en particulier d'un temple de Venus Genitrix). Ce nouveau forum fut appelé forum Caesaris ou forum Julii, du nom de son fondateur.
La parole trouve de nouveaux sites, avec la construction de plusieurs autres forums et la conception même de tels espaces indique à quel point leurs fonctions ne sont plus les mêmes: le forum n'est plus un lieu de décision, un lieu politique, ce n'est plus qu'un lieu de rencontre qui a perdu, en outre, toute valeur mythique et morale dans le monde de l'Empire. La détérioration ne vient pas uniquement des institutions et de la nature du nouvel État romain, elle vient aussi de la superficie qu'atteint Rome: un forum analogue à l'agora athénienne n'est plus imaginable dans une ville telle que la Rome impériale. Ainsi, les marchands prennent la place des orateurs, les intérêts se déplacent, le citoyen romain n'est plus un passionné de politique et, bientôt, on appelle forum toute place marchande (halles, par exemple). Parfois, dans les provinces de l'Empire, on appelle forum le centre administratif et les locaux du pouvoir central.
Le Colisée ou amphithéâtre Flavien
L'amphithéâtre Flavien fut appelé Colisée en raison de la proximité d'une colossale statue de Néron. Commencé par Vespasien en 72 apr. J.-C., il fut inauguré par son fils Titus en 80, qui, avec son frère Domitien, en acheva la décoration. Plus de 50000 spectateurs pouvaient se presser sur ses gradins, pour assister à des combats de bêtes fauves ou de gladiateurs, à des naumachies ou à des supplices. C'est au Colisée que de nombreux chrétiens subirent le martyre. L'édifice, construit en travertin, était une ellipse régulière (grand diamètre de 188 m et petit diamètre de 156 m), dont la façade extérieure présentait, sur 524 m de circonférence, trois niveaux ornés d'arcades rythmées, de haut en bas, de colonnes doriques, ioniques et corinthiennes, et un mur de couronnement pourvu d'ouvertures rectangulaires et de pilastres corinthiens; les arcades des deux étages intermédiaires abritaient des statues. Intérieurement, la cavea comportait cinq étages de gradins entourant la piste, que l'étage inférieur dominait de 4 mètres. On accédait aux gradins par des galeries, ou vomitoria, ménagées dans l'épaisseur de l'édifice, tandis que des couloirs permettaient de circuler sous la piste.
L'arène était très probablement abritée du soleil et des intempéries par un immense vélum. Les dimensions énormes de cet amphithéâtre, l'originalité de sa forme, ses proportions harmonieuses et l'ingéniosité de ses équipements techniques le placent parmi les chefs-d'œuvre de l'architecture romaine. Alors que les temples et les théâtres romains s'éloignent assez peu des modèles grecs, les arènes, comme le Colisée à Rome, sont novatrices dans l'histoire de l'art.
Rome et Néron
La Rome impériale comprend trois grands éléments : La ville proprement dite, les faubourgs (continentia) et la banlieue. La superficie totale de la Ville au IVeme siècle peut-être évaluée à 1 000 ha, la 14ème région (rive droite du Tibre) étant beaucoup plus étendue que les 13 autres. Les régions de la Rome impériale se subdivisent en quartiers ou vici ; il y en avait 265 au lendemain de la censure de Vespasien (73 après J-C). C'était des circonscriptions très petites et très inégales. Les faubourgs comprenaient sans doute un certain nombre d'immeubles bâtis, mais ils ne représentaient pas une zone d'habitation intense. Ce n'était pas non plus une ceinture continue, mais une urbanisation en forme d'étoile le long des grands axes de communication.
Le plan d'urbanisme élaboré par Neron à la suite de l'incendie de 64 occupe dans l'histoire de la ville une place exceptionnelle. L'ampleur des destructions de 64 semblaient fournir l'occasion de construire une Rome nouvelle dont les tares chroniques (désordre dans l'habitat, étroitesse et caractère tortueux des rues, hauteur excessive des maisons, utilisation abusive du bois dans la construction, entassement des immeubles) seraient méthodiquement éliminées. Un plan régulateur, la tentative la plus complète et la plus systématique qu'ai connue la Rome ancienne, fut dressé et partiellement réalisé. Dans l'ensemble, la Rome nouvelle de Neron (Nova Roma, par opposition à la Vetus Roma) se caractérise par l'augmentation de la largeur des rues, la régularité des quartiers, les portiques à arcades le long de la voie publique, la généralisation de la construction en briques, la disparition progressive de la domus particulière (maison classique à atrium et de plan horizontal) au profit des insulae, maisons de rapport, où le surpeuplement et la rareté du terrain trouvaient mieux leur compte.
Pourtant, les réalisations restent strictement limitées : tout d'abord, 4 régions n'ont pas été touchées par l'incendie, et les mesures prescrites par NERON (élargissement des rues, régularisation des quartiers, construction de portiques) n'y trouvent pas d'application. D'autre part, le plan ne résout pas le problème de l'habitat. Les conditions générales de vie à Rome, en empêchant la formation de faubourgs populeux, condamnent la population à s'entasser dans le centre de Rome, et cette nécessité primordiale fait obstacle à tous les plans d'urbanisme. Ce sont donc en fin de compte deux Rome qui vont coexister puisque on constate la survivance dans la plus grande partie de la ville de blocs de maisons et de rues sans alignement.La muraille de l'Empereur Aurélien
L'Empereur Aurélien fit construire en 271 une muraille pour protéger Rome des invasions barbares. L'enceinte fut complétée par ses successeurs TACITE, FLORIEN et PROBUS, et fut achevée en 279. Il s'agit de la première fortification construite à Rome depuis celle du IVème siècle avant JC, dite de SERVIUS TULLIUS, qui ne tarda pas à être englobée dans le tissu urbain au fil de l'expansion de la Ville. Cette muraille est entièrement construite en brique sur une longueur de 18,837 kms. Une première restauration est entreprise par l'Empereur MAXENCE mais la plus importante est celle réalisée par les Empereurs HONORIUS et ARCADIUS à partir de 401 pour faire face aux Goths. Elle est encore largement reconnaissable aujourd'hui, même si les différents tronçons qui en subsistent témoignent de multiples restaurations.
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