• Les Anges

    Ange, être spirituel considéré comme un messager ou un intermédiaire entre Dieu ou les dieux et l'humanité. Le terme vient du grec aggelos, " messager ". Que l'on se situe dans la religion grecque ancienne, dans le judaïsme (en hébreu mal'ak signifie " envoyé "), dans le christianisme, ou dans l'islam, ce sont des anges, messagers divins envoyés aux humains pour les instruire, les informer ou leur donner des ordres, qui jouent le rôle d'intermédiaires entre l'homme et le divin. Plus libres et plus puissants que les hommes, ils sont cependant soumis au divin. Un ange peut aussi faire office de gardien, de protecteur, en tant que guerrier céleste et même puissance cosmique. Par ailleurs, la ligne qui sépare le bon ange du mauvais, ou démon, est parfois floue. Les anges sont des puissances personnifiées.

     

    Dans la tradition juive

    Dans sa dévotion pour le monothéisme, culte d'un seul Dieu, l'ancien peuple d'Israël transforma, semble-t-il, tous les dieux vénérés précédemment (comme, par exemple, le dieu du puits, dit Lahaï Roy, voir Genèse, XVI, 14) en anges servant le Dieu unique, un peu comme des courtisans serviraient un roi. Il était, en effet, nécessaire de reconnaître l'existence de puissances intermédiaires entre le Dieu d'Abraham et les hommes. Cette acceptation de la croyance aux anges fut une évolution relativement facile parce que les dieux inférieurs et les anges pouvaient être appelés " fils de Dieu ". Dans la pensée hébraïque traditionnelle, on pensait que les anges avaient une forme humaine masculine, de sorte qu'on les prenait parfois pour des hommes. Après l'exil babylonien d'Israël (597-538 av. J.-C.), la pensée juive sur les anges se modifia et s'enrichit considérablement.

     S'inspirant de l'art mésopotamien, des artistes et des écrivains dotèrent les anges d'ailes, même les anges anthropomorphes, et se prirent d'intérêt pour les vêtements, le nom et le rang relatif des anges. Le symbole des ailes eut deux significations principales : la beauté et la capacité de s'envoler au-dessus de la condition humaine. Ainsi on pensa que la mort n'affectait pas les anges. Outre l'influence mésopotamienne, la tradition dualiste perse ajouta une autre dimension à la conception juive des anges avec sa croyance en des anges bienfaisants et en des anges destructeurs, en rébellion contre Dieu. La communauté juive de Qumran ou Esséniens, par exemple, considérait le monde comme un champ de bataille, la scène d'une lutte entre L'Esprit de Vérité et l'Esprit du Mal, ce dernier étant une puissance angélique opposée à Dieu et appelé Bélial.


    Dans le christianisme

    Par la suite, le folklore angélique connut un développement extraordinaire dans le judaïsme et le christianisme, notamment parce qu'il perpétua l'ancienne pratique consistant à absorber les dieux des religions polythéistes en les transformant en anges. Bien que la croyance dans les anges soit largement reconnue par la Bible, certains théologiens pensent que la référence aux anges fut adoptée par les écrivains bibliques à la fois comme outil littéraire pour personnifier la présence divine et comme moyen de reléguer à l'arrière-plan les dieux des religions polythéistes. D'autres pensent que les anges rappellent aux chrétiens la transcendance du Dieu inaccessible qui a voulu communiquer avec les hommes. Certains chrétiens des premiers siècles ont pensé que Jésus était un ange et non un homme véritable, ce qui provoqua des discussions théologiques poussant les chrétiens à préciser progressivement les deux natures humaine et divine du Christ.


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