• Ile de glace et de feu, l’Islande est la plus vaste île volcanique du monde. Au début du tertiaire d’épais blocs de basalte s’empilaient à l’emplacement de l’actuelle Islande et l’activité volcanique accompagnée de cassures et de mouvements tectoniques s’est poursuivie jusqu’à nos jours.
    Située à cheval sur la dorsale médio-atlantique, l’Islande compte environ 30 volcans ou chaînes de volcans en activité.
    Cette activité volcanique permanent a façonné des paysages d’une beauté envoûtante.


    L’histoire de l’Islande

    L’île a été découverte par les marins dès le IVe siècle. Mais ce n’est qu’au VIIIe siècle que des moines irlandais s’y sont installés.
    Ils sont chassés par les Vikings en 870 qui colonisent l’île et la baptisent « Terre de glace «.

    A leur arrivée en Islande, les Vikings trouvèrent des sols très fertiles et un pays boisé. Mais, dès le début du peuplement, les forêts étaient déjà abattues et les pâturages piétinés par le bétail.
    Les terres mises à nues ont été peu à peu érodées par le vent et les eaux.
    Depuis, plus de 50% des surfaces non recouvertes de glaces s’est transformée en déserts.

    La toundra a remplacé les forêts comme dans le Sprengisandur. By Tineys Licence

    A partir de l’an 1000, l’Islande adopte la religion chrétienne. Les rivalités entre les différents clans familiaux bénéficient à la Norvège qui en profite pour établir son contrôle sur l’île en 1262.


    Mais, l’île souffre à la fois d’éruptions volcaniques et de difficultés de ravitaillement ; de 1402 à 1404, la peste emportera les deux tiers de la population. Avec le rattachement de la Norvège au Danemark (1380), la situation s’aggrave.Au XVIIIe siècle, la variole (1707-1709), des éruptions volcaniques (1765, 1783) et une famine due à l’insuffisance de gestion de la Compagnie danoise d’Islande déciment la population.

    La Constitution de 1918 fait de l’Islande un État indépendant en union personnelle avec le Danemark. Lors de la Seconde Guerre mondiale, sa position géographique confère au pays une valeur stratégique considérable.À la suite du plébiscite du 23 mai 1944, l’Islande devient une république indépendante (17 juin). 

     Le volcanisme islandais

    Situé à la limite entre la plaque eurasiatique et la plaque nord-américaine, l’Islande est jalonnée de volcans en activité.
    Ce volcanisme se caractérise par un alignement de volcans et de fissures éruptives.

    La fissure d’eldgjá « gorge de feu » parcourt l’île sur plus de 40 km. Au Xe siècle, une terrible éruption expulsa des tonnes de flots de lave qui recouvrirent 900 km² de terres.

    La chaîne volcanique commence au large de la côte sud avec le volcan de l’île Surtsey. L’apparition de cette île est d’ailleurs l’évènement le plus palpitant de l’époque récente. Le 14 novembre 1963, à 7h30, un bateau de pêche à proximité de l’archipel de Vestmannaeyjar vit une colonne de cendres s’élever à environ 200 m de la surface de la mer.
    L’équipage assistait en direct au tout début d’une éruption qui allait donner naissance à l’île de Surtsey.

     

    L’histoire de l’Islande est bien sûr jalonnée d’éruptions plus ou moins dramatiques.

    Volcan le plus actif de l’histoire de l’Islande, le Grimsvötn est en grande partie recouvert par les glaces de la calotte de Vatnajökull.
    De longues fissures s’étendent au départ du volcan.

    En 1783, l’éruption qui s’est produite sur la fissure du Laki a entraînée une coulée de lave d’environ 70 km de long qui s’est déversée pendant 7 mois.
    C’est la plus longue coulée de lave répertoriée après celle qui s’est produite, il y a 15 millions d’années, aux Etats-Unis. La coulée de Pomona mesurait, elle, 500 km de long.Le drame de 1783 a entraîné la mort de plus de 9 000 personnes qui sont morts de faim et de maladie. Lors de l'éruption du Grimsvötn en 1998, la colonne de fumée sortant de la caldeira s’est élevée à 10 km de haut. La dernière éruption remonte à novembre 2004.

    En 1973, l’éruption de l’Eldfjell sur l’île de Heimaey au large de l’Islande obligea les 500 habitants à fuir. Plus de 200 maisons ont été enfouies sous les cendres.

    En février 2000, le volcan Hekla s’est réveillé après 9 ans de sommeil, faisant jaillir des fumées, des poussières et des fontaines de lave.

    Depuis toujours, les Islandais ont dû apprendre à vivre au quotidien avec les risques volcaniques.
    Mais les grandes catastrophes ont été relativement rares, bien que 200 éruptions au minimum se soient produites depuis le peuplement de l’île.Si les éruptions les plus spectaculaires ont fait peu de victimes, c’est parce que l’Islande possède une densité démographique très faible, moins de 3 habitants au km².
    De plus, cette population est regroupée sur une petite partie du territoire. La quasi-totalité des volcans actifs est disséminée sur les hautes terres, quasiment inhabitées.

      

     Les glaciers islandais

    Si l’Islande est devenue la plus grande île volcanique du monde, c’est aussi parce qu’elle possède un point chaud qui se trouve à environ 400 km de profondeur.
    En faisant remonter les matières en fusion de l’intérieur de la Terre, il intensifie le soulèvement du sol de ce pays.

    C’est l’association du soulèvement des terres et de l’énorme production de lave qui a donné naissance aux glaciers islandais.

    Lesommet de ces glaciers est recouvert de neiges éternelles qui ne fondent jamais entièrement. Les sommets les plus hauts sont recouverts d’énormes calottes glaciaires qui peuvent atteindre 1000 m d’épaisseur. Les glaciers recouvrent environ 10% du territoire. Le glacier de Vatnajökull est le plus grand d’Europe.



    Des crues glaciaires dangereuses

    Les ruisseaux issus du Vatnajökull forment de nombreuses rivières. Normalement, les eaux sont d’un blanc jaunâtre. Mais, régulièrement ces eaux prennent une teinte noire quand elles charrient des cendres volcaniques.
    La population sait alors qu’un danger est imminent. En l’espace de quelques jours ou même de quelques heures, le débit de la rivière peut se multiplier par 3 ou 4.

    Les Islandais appellent jökulhlaup « cours d’eau de glacier » ces formidables crues glaciaires qui dévastent les terres à intervalles réguliers. En octobre 1918, un jökulhlaup déversa sur les terres un volume d’eau atteignant jusqu’à 200 000 m3/s, soit plus que le débit habituel de l’Amazone.

    Ces crues glaciaires se produisent tous les 2 ou 3 ans mais seulement dans la région centrale. Cette rencontre de glaciers et de volcans en activité est à l’origine de phénomènes explosifs.



    Ces cours d’eau qui s’attaquent à un relief jeune se traduisent dans le paysage par un grand nombre de chutes d’eau, véritables curiosités touristiques comme les chutes de Skógafoss ou celles de Seljalandfoss.

     


    Les geysers islandais

    Les volcans sont d’énormes sources de chaleur qui peuvent perdurer des milliers d’années après l’arrêt de leur activité éruptive.
    Cette chaleur peut se manifester de différentes manières. Le phénomène le plus spectaculaire est celui des geysers.
    Ce sont des fontaines naturelles d’eau chaude qui jaillissent par intermittence. 

    Le nom de geyser vient de Geysir « jaillir en islandais », une zone thermale d’Islande où se sont manifestés de nombreux geysers depuis des centaines d’années.

    Le grand Geysir est en sommeil depuis près de 100 ans, vraisemblablement du fait de l’obstruction de son conduit.
    Mais de nombreux autres geysers voisins sont très actifs. Le pays compte 1 500 sources d’eau chaude.


    Dès 1999, le gouvernement a entrepris d’exploiter ses ressources géothermiques et hydroélectriques afin de s’affranchir des énergies fossiles comme le pétrole. La capitale, Reykjavik, est chauffée par l’eau chaude naturelle depuis 1925.

    Cette source d’énergie est vitale pour l’Islande qui vit essentiellement de la pêche. Ses sols ne disposent d’aucune autre ressource.
    Mais, ces sources chaudes pourraient bien se révéler être une grande richesses dans les décennies à venir.
    L’eau chaude, dont la température atteint 350°C, peut être canalisée et transformée en vapeur pour produire de l’électricité.


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