• Les Égyptiens n'ont pas décrit dans le détail le processus de l'embaumement. Ce que l'on en sait vient surtout des auteurs grecs, Hérodote, Diodore, Plutarque ou Porphyre, ainsi que de l'analyse des momies grâce aux techniques modernes:

    Après la mort, le corps était emporté dans une "Maison de purification". L'un des paraschistes (prêtres-chirurgiens) incisait le flanc gauche et éviscérait le cadavre. Les organes étaient embaumés, emmaillotés et placés, jusqu'au début de la Troisième Période Intermédiaire, dans des vases appelés canopes placés sous la protection des fils d'Horus : Amset, Hâpy, Douamoutef et Qebehsennouef. Par la suite, sous forme de "paquets-canopes", ils étaient remis dans le corps. On laissait en place le cœur et les reins.


    Une fois le corps vidé, le taricheute le "salait" en le plaçant dans le natron où il restait environ 35 jours. Pour lutter contre le noircissement provoqué par ce traitement, on teignait au henné certaines parties du corps ou on les enduisait d'ocre, rouge pour les hommes, jaune pour les femmes. On bourrait ensuite l'abdomen et la poitrine de pièces de tissu imbibées de gommes, d'aromates et d'onguents.



    Alors commençait l'emmaillotage qui se faisait par étapes. On entourait à l'aide de bandes de lin chaque membre. L'ensemble du corps était ensuite recouvert d'une grande pièce de tissu.

    Enfin, un masque recouvrait l'emplacement du visage. Le plus souvent en cartonnage, il pouvait être en or pour les grands personnages. Ce masque se développe jusqu'à devenir une "planche" recouvrant l'ensemble du corps et reproduisant l'aspect d'un couvercle de sarcophage, le stade ultime étant constitué par les "portraits" du Fayoum.

    Le rituel était le même pour tous. La différence, selon la condition sociale, variait dans le prix des amulettes et les tissus employés. À partir du Nouvel Empire, on glissait souvent un Livre des Morts entre les jambes de la momie.

    La momie est ensuite placée dans un sarcophage. À l'origine, sa forme est carrée avec un décor en "façade de palais". À partir de la VIe dynastie, le sarcophage commence à inclure du texte dont des chapitres des Textes des Sarcophages. Le matériau et la forme évoluent également.

    Le mobilier funéraire est constitué de chevet, vaisselles et objets personnels. Le caveau est fermé d'une herse et le puits est bloqué lors des funérailles.



    C'est la chapelle, qui se trouve dans la superstructure, qui évolue le plus : augmentation du nombre de pièces et ajout de niches. Le schéma de la décoration de la chapelle est à peu près toujours le même. Le défunt accueille les visiteurs dès la porte sur laquelle figurent ses titres et son image. Sur la paroi occidentale se trouvent la ou les fausses portes (celle du nord pour le défunt, celle du sud pour son épouse, entre les deux, un décor végétal). Sur la paroi opposée se trouvent des scènes funéraires : pèlerinage à Bousiris (côté nord) et à Abydos (côté sud). Sur les parois nord et sud sont représentées des scènes de la vie des domaines. De plus, sur la paroi sud derrière laquelle se trouve le serdab des scènes montrent l'encensement des statues.


    Les thèmes décoratifs


    Les scènes des tombeaux nous informent sur les croyances funéraires. Contrairement à son roi qui monte au ciel, le simple particulier reste dans sa tombe. C'est la proximité du dieu, donc du roi, qui garantit l'intégration du défunt au monde divin. Cela explique pourquoi les tombes des particuliers gravitent près de celle du roi. Cela justifie aussi l'omniprésence du roi dans la tombe même. Les thèmes décoratifs restent centrés sur les réalités essentielles qui concernent le mort : scènes de la vie quotidienne, cortège funéraire, banquet funèbre…


    votre commentaire
  • Les Perses n'appliquent pas à l'Égypte le régime de leur pays. Certes, la Vallée va devenir une satrapie, mais les rois de Suse vont régner sur l'Égypte en tant que pharaons, adoptant tous une titulature complète et continuant l'œuvre de leurs "prédécesseurs" égyptiens.


    Les travaux entrepris par Cambyse II au Ouadi Hammamat ainsi que dans d'autres temples d'Égypte confirme cette politique de respect des sanctuaires et des cultes nationaux.Toutefois, Cambyse II tente en vain de s'emparer de la Nubie et de ses oasis.

    Le roi fait compléter le percement du canal de Nékao II entre la mer Rouge et la Méditerranée et met en valeur les écoles de pensée égyptiennes.En 490, les Grecs défont les Perses à Marathon. Le Delta en profite pour se révolter en 486. Darius Ier meurt avant de pouvoir intervenir.

    C'est Xerxès qui lui succède, mate la révolte et met son fils Achaiménès à la tête de la satrapie d'Égypte. La défaite de Xerxès à Salamine et son assassinat encourage de nouveau les Égyptiens à la révolte : ils passent aux actes sous le règne de son successeur, Artaxerxès Ier qui était monté sur le trône perse en 465.



    Inaros, dynaste libyen fils du dernier Psammétique, regroupe les forces nationalistes éparses dans le Delta et se déclare roi. Athènes lui envoie une escadre pour l'aider à affronter les Perses qui malgré tout l'emportent et remplacent Achaiménès par Arsamès à la tête de la satrapie. La Grèce et la Perse font la paix et pendant une génération, le calme revient dans le pays.

    Mais le feu qui couvait éclate après les troubles qui marquent la succession d'Artaxérès à Suse. Son successeur Darius II  prend le pouvoir en 425 et redonne vie à la politique de conciliation de Darius Ier.


    Les cités grecques, tout particulièrement Sparte, encouragent le principal foyer de rébellion qui se trouve à Saïs. Amyrtée  se fait couronner pharaon l'année de la mort de Darius II et fonde la XXVIIIe dynastie dont il sera l'unique représentant. En moins de quatre ans, son pouvoir est reconnu jusqu'à Assouan.
    La quasi-absence de réaction de Suse s'explique par la querelle de succession qui déchire les Perses à la mort de Darius II : une lutte fratricide entre Artaxerxès et Cyrus II.


    votre commentaire