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Par CND STUDIO le 22 Septembre 2006 à 22:27
" Kabbale " vient de l'hébreu Qabbalah, désignant les " doctrines reçues par tradition ": on l'appliquait dans l'ancienne littérature judaïque, à toute doctrine révélée, à l'exception de la Torah; mais il finit par désigner un ensemble de doctrines occultes contenues dans un certain nombre d'ouvrages ésotériques. Les plus importants de ceux ci sont le " Livre de la Création " (Sepher Yelzirah), attribué au rabbin Akiba, et le " Livre de la Splendeur " (Sepher ha-Zohar, ou Zohar tout court), attribué à un contemporain du précèdent, Siméon ben Jochaï (fl. 70-110); mais on pense que le véritable auteur de ce dernier ouvrage est Moise de Léon (mort en 1305), Juif espagnol de Grenade qui mit le livre en circulation comme étant l'œuvre du rabbin Siméon. Si l'on pense qu'il est étrange qu'un livre apocryphe ait pu s'imposer à tant de savants théologiens, aussi bien de la Synagogue que de l'Eglise, il faut se rappeler qu'il a circulé durant des siècles une masse de textes plus ou moins hérétiques, dans lesquels le strict monothéisme des Hébreux était interprété à la lumière de notions empruntées aux Néoplatoniciens et aux Néo-Pythagoriens: quelques-uns de ces livres remontent. à une assez grande antiquité, et la Kabbale, en dépit de sa systématisation relativement tardive, est l'héritière de tout un gnosticisme juif dont les Esséniens étaient déjà pénétrés.
Toutes les âmes qui doivent s'incarner ici-bas pré-existent dans le monde des Emanations: chaque âme possède 10 " potentialités " groupées en triades, chacune de ces âmes, avant d'entrer dans ce monde, est formée d'une partie masculine et d'une partie féminine, unies en un seul être (NDLR: c'est ce que représentent plusieurs symboles occultes comme le Yin et le Yang ou l'hexagramme: un triangle représente la partie masculine et l'autre la partie féminine). Séparées sur la terre, les deux moitiés cherchent à se découvrir pour pouvoir se réunir à nouveau: c'est ce qui arrive dans le mariage authentique, mais seulement si l'âme est pure et si sa conduite est agréable à Dieu: sinon, elle doit revenir s'incarner ici-bas dans un corps humain, pour une ou deux existences; si son corps est encore pollué par le péché, une autre âme est envoyée pour s'unir à elle, dans l'espoir que leur effort combiné engendrera un corps pur et sans tache. Quand toutes les àmes en attente auront accompli leur pèlerinage terrestre auront habité des corps humains, réussi leur épreuve et retourné d'où elles sont venues, dans le sein infini de Dieu, le " Jour du Jubilé " commencera: le Messie descendra du Monde des âmes pour instaurer une ère de bonheur parfait, sans péché ni douleur, un " Sabbat qui n'aura pas de fin ".
Les Kabbalistes affirmaient qu'ils trouvaient toutes ces doctrines dans les Ecritures hébraïques et, bientôt, des théologiens chrétiens soutinrent que la Kabbale fournirait la preuve de la Divinité du Christ et des autres doctrines chrétiennes essentielles: il y eut même, durant la Renaissance, un nombre respectable de Juifs qui embrassèrent le Christianisme à la suite de ces tentatives de l'ésotérisme chrétien. La Kabbale tomba en discrédit dans le Judaïsme à partir du XVI e siècle, à mesure que l'élément magique tendait à en chasser la philosophie réelle. Les idées kabbalistiques devaient pourtant subsister jusqu'au XVIème siècle, et l'intérêt pour ces spéculations théosophiques n'a jamais disparu complètement sinon dans le Judaïsme lui-même (où seuls les Hassidistes en sont encore partisans), du moins dans les divers mouvements occultistes, surtout ceux d'inspiration "chrétienne".
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