• Au printemps 1940, Staline décide de faire exécuter 15 000 officiers polonais faits prisonniers depuis septembre 1939.
    Ce n’est que le 16 avril 1943, qu’une partie du charnier est découvert à Katyn, à la frontière de la Biélorussie et de la Russie, par l’armée allemande.
    Aussitôt, les Soviétiques accusent les nazis du massacre. Il faudra attendre 1990 pour que la culpabilité de Staline soit enfin officiellement reconnue par l’U.R.S.S.

    Katyn : un massacre programmé

    Les 4 500 morts découverts à Katyn représentent l’élite de l’armée polonaise. Leur exécution fait partie d’un vaste plan conçu par Staline pour détruire les cadres politiques, militaires et intellectuels de la Pologne.

    Le 5 mars 1940, Staline donne l’ordre d’exécuter les cadres militaires mais aussi les fonctionnaires ainsi que les représentants des classes aisées.
    Il souhaitait éliminer tous ceux qui pouvaient constituer un obstacle à son annexion.

    Le 17 septembre 1939, l’Union soviétique envahit la Pologne. 230 000 Polonais dont environ 15 000 officiers sont fait prisonniers.
    Ils sont répartis dans les camps de concentration de Kozielsk, d’Ostachkov et de Starobielsk. Ils communiqueront avec leur famille jusqu’au printemps 1940 après quoi, plus personne ne saura ce qu’ils sont devenus.

    D’avril à mai 1940, 4 500 de ces prisonniers sont emmenés dans la forêt de Katyn, près de Smolensk.
    Ils sont ligotés puis abattus les uns après les autres d’un coup de pistolet dans la nuque.

    Les balles utilisées sont de fabrication allemande.Les corps sont empilés dans sept fosses puis recouverts de terre.

     La découverte du charnier

    C’est le 16 avril 1943 que la découverte des charniers est rendue publique par Radio-Berlin : « des habitants de la région ont indiqué aux autorités allemandes un endroit où les bolcheviques avaient organisé des exécutions massives. »

    Une commission d’enquête de la Croix-Rouge internationale, convoquée par les Allemands, a pu établir que toutes les victimes ont été exécutées avec des munitions allemandes, mais que les meurtres ont eu lieu avant l’entrée de l’armée allemande dans cette région.


    Où sont les corps des 11 000 prisonniers dont nul n’a jamais plus eu de nouvelles ? D’autres charniers existent-ils dans l’immense forêt biélorusse ?
    Les autres victimes ont également pu être exécutées dans les camps soviétiques.


     Une polémique qui a duré 50 ans


    Deux jours après l’annonce de la découverte du charnier, les ondes soviétiques répliquent qu’il s’agit soit d’un cimetière, soit de victimes des exactions commises par les nazis.

    En 1946, au procès de Nuremberg, les procureurs soviétiques essayent d’inscrire le massacre de Katyn au nombre des crimes nazis. Devant le peu de crédibilité de leur rapport, les Alliés refusent cette incrimination.

    Avril 1943. Les paysans polonais sous la direction de médecins légistes allemands dégagent les corps.

    En 1951, une enquête américaine conclut à la culpabilité du N.K.V.D (police secrète). Cependant, le gouvernement soviétique continue de nier les faits.

    En Union soviétique, jusqu’en 1990, on continue à enseigner dans les livres d’histoire la version officielle du gouvernement.
    Cette même année, Mikhaïl Gorbatchev reconnaît la responsabilité de Staline dans ce massacre.

    Enfin, en octobre 1992, Boris Eltsine remet aux autorités polonaises à Varsovie la copie de l’ordre signée par Staline en 1940 qui a conduit à l’exécution de 14 700 prisonniers polonais.

    La vérité historique a enfin été rétablie ce qui n’atténue en rien la monstruosité de cet acte décidé par un seul homme.


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