•  La Bête du Gévaudan est devenue une légende, un mythe puissant, qu'on n'arrivera pas à déraciner. Bien des gens refuseront toujours de croire que tous ces meurtres furent l'œuvre des loups.
    Comment s'est formée cette légende ? Grâce à l'abbé Pourcher, qui a recueilli la tradition orale encore bien vivace de son temps et croit d'ailleurs souvent lui-même aux faits étranges qu'il rapporte, nous pouvons voir comment s'est créée, cristallisée, cette mythologie.


     

     

    Un fléau envoyé par Dieu


     

    Un des premiers à proclamer l'origine surnaturelle de la Bête fut l'évêque de Mende, dans son mandement. Il insiste sur le caractère anormal de cette Bête, " inconnue sous nos climats ", qui tue si sûrement, s'échappe avec tant d'adresse, se déplace avec une telle rapidité ! Il faut y voir la main de Dieu, qui veut punir ainsi un peuple endurci dans le pêché.


    Fléau de Dieu, la Bête ? A coup sûr, pense aussi l'abbé Pourcher. Mais c'est contre son église gévaudanaise tout entière (et son évêque au premier chef) que le Seigneur est irrité : 1764 est l'année où l'on a rayé du catalogue des saints le premier évêque du Gévaudan, Sévérien, dont des esprits trop modernes suspectaient l'historicité. Peu après, d'ailleurs, sous Mgr de Castellane, on devait rétablir son culte.


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