• Quand James Clark Ross découvrit au 19e siècle le mont Erebus sur l'île de Ross dans l'Antarctique, il eut du mal à comprendre comment un endroit aussi froid et aussi couvert de glace pouvait abriter un volcan actif.
    De 1839 à 1843, le navigateur découvrit la mer et l’île qui portent maintenant son nom. James Ross baptisa le volcan du nom de son navire, Erebus.
    Depuis, les géologues qui travaillent en Antarctique y ont découvert de nombreux volcans, mais seul leur sommet surgit hors de la banquise.

     

     

     Les volcans de l’Antarctique: le jökulhlaups

    Ces volcans sont inactifs, mais les géologues ont constaté que la plupart des laves ont une structure dite « en coussin ». Les laves en coussin, ou pillow-lavas, se forment sous l'eau, lorsqu'une coulée de lave s'épanchant dans un lac ou la mer se refroidit très vite, donnant naissance à de petites boules de lave dont le diamètre peut atteindre 1 m.

      

    Leur croûte est refroidie, même si leur température interne est encore élevée et qu'elles se déforment facilement. Elles s'empilent en gigantesques tas au fur et à mesure de l'avancée de la lave, et elles s'aplatissent sous le poids des boules de lave qui les surmontent. Elles ressemblent alors à des coussins, et chacune d'entre elles peut développer sa propre assise à mesure que sa base est comprimée dans l'espace situé entre les pillow-lavas du dessous. 

    Quelques plongeurs qui ont courageusement approché une coulée de lave au moment où elle entre dans la mer ont pu observer la formation de pillow-lavas.

    Lorsqu'un volcan entre en éruption sous un glacier, une quantité gigantesque de glace fond. Au début, l'eau est contenue par le poids de la glace qui la surmonte mais, progressivement, sous la pression, elle se répand et se fraie un passage vers l'extérieur entre la base du glacier et la roche de fond.

    Lorsqu'elle arrive au front du glacier, la pression atteint un niveau tel que la glace ne peut plus contenir le flot, et l'eau fait irruption à l'extérieur. Ce flot extrêmement puissant entraîne d'immenses blocs de glace et une énorme quantité de sédiments arrachés au lit du glacier et au sol de la plaine dans laquelle il se déverse. Ces « débâcles glaciaires » sont aussi connues sous le nom de jökulhlaups, terme utilisé pour désigner ce phénomène en Islande, où il a été particulièrement bien décrit.


     L’Erebus

    Avec un volume de 1 700 km², l’Erebus est l’un des volcans les plus impressionnants du monde.

    Surplombant McMurdo Sound, Erebus est ‘un des trois principaux volcans de l’île de Ross. Le cratère sommital, large de 600 m et profond de 110 m, présente une singularité : un petit lac de lave permanent s’y trouve.

     

    La lave est d’une composition alcaline inhabituelle. Sa température, anormalement élévée, est même détectée de l’espace.

    Quand James Ross découvrit le volcan en 1841, il était en éruption. Une activité a également été détectée en 1912. 

    Depuis 1972, on a observé une activité continue du lac de lave, avec de petites explosions. La dernière éruption remonte à 2003.


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  • Chaque cyclone porte un petit nom, Betsy, Hugo, Gilbert mais sous ces sobriquets se cachent de véritables monstres qui ravagent tout sur leur passage.
    Chaque année, plusieurs dizaines de cyclones se forment au dessus des océans dans les zones intertropicales.
    Chaque annonce de cyclone laisse prévoir de nombreux dommages et souvent de nombreuses victimes.
    Dès sa formation, le cyclone reçoit un prénom déterminé suivant un ordre alphabétique. Pour la petite histoire, jusqu’en 1978, les prénoms étaient exclusivement féminins. Les ligues féministes protestèrent et depuis cette année là, les cyclones reçoivent alternativement un prénom masculin et féminin: cyclone Ivan (ou Yvan), cyclone Gilbert, typhon Joan ...


     

     Les mécanismes de formation d’un cyclone

    Un cyclone se forme exclusivement au dessus des océans. Sa formation est soumise à des conditions atmosphériques tout à fait particulières.

    Ils se forment dans les zones intertropicales, en majorité comprises entre les 5e et 25e parallèles des deux hémisphères. Les zones les plus chaudes de l’océan sont à l’origine de la plupart des cyclones.

     


    Mais quand l’océan se réchauffe entre juin et novembre, ces tempêtes se transforment en véritables monstres. A ce moment là, la température de l’eau atteint plus de 26° C. 

     

    Les vents qui soufflent au dessus de l’océan assurent le transfert de la chaleur vers les cellules orageuses

    Une colonne d’air chaud s’élève dans l’atmosphère et donne naissance à des nuages géants. Au fur et à mesure où cette colonne grandit, la colonne absorbe l’air chaud et humide à la surface de la mer comme le ferait un immense aspirateur

     

    Cette colonne nuageuse continue à se développer. Les vents s’engouffrent à la base des nuages.
    Les nuages s’épaississent. Il pleut. Une tempête se prépare
    Cette tempête s’élève à une altitude qui peut dépasser les 10 km au dessus de l’océan. Quand la tempête se forme, elle est soumise à la rotation de la Terre 

     

    La force de Coriolis fait tourner les vents comme une toupie. Cette force dévie les vents vers la droite dans l’hémisphère Nord et vers la gauche dans l’hémisphère Sud.

    La tempête se déplace en tournoyant au dessus de l’océan
    Le monstre grossit en se nourrissant d’humidité et de chaleur venant de la mer
    Un cyclone a besoin d’eau pour s’alimenter et meurt au dessus des continents.


    Le cyclone suit sa course, généralement d'Est en Ouest, à une vitesse voisine de 30 km/h. Au passage de l'ouragan, la forte chute de pression provoque une élévation du niveau de la mer, c'est l'onde de tempête. Celle-ci peut générer de véritables raz-de-marée qui déferlent sur les terres.

    Ces houles cycloniques sont responsables d'une grande partie des pertes humaines.

    La force des vents associés dépend directement du gradient, différence entre la basse pression située au coeur du cyclone et les hautes pressions voisines.


    Les saisons cycloniques

    Les saisons propices à la formation des cyclones sont différentes d'une zone océanique à l'autre:

    Zone océan Atlantique - Caraïbes: mai à octobre
    Zone Pacifique - Amérique Centrale: mai à octobre
    Zone océan indien - Inde et Bangladesh: avril à octobre


    Oeil du cyclone


    Zone océan indien - La Réunion-Côtes Africaines: octobre à mars
    Zone Pacifique - Extrême-Orient: juin à novembre
    Zone Pacifique - Australie: novembre à avril


     Le passage d’un cyclone et l'oeil du cyclone

    Des pluies torrentielles accompagnent les vents violents. Quand les vents soufflent à plus de 62 km/h et jusqu’à 117 km/h, la tempête est classée tempête tropicale.
    Au dessus de 117 km/h, c’est un cyclone.

    L’air est aspiré violemment vers le haut, à plus de 10 km d’altitude. Une partie de cet air redescend vers le centre du cyclone, s’assèche et provoque une zone de temps calme : l’œil du cyclone.


    Cet œil est une colonne d’air large de 8 à 100 km dans lequel les éléments sont si calmes qu’on peut voir le ciel au dessus et même parfois des oiseaux y voler au milieu. L'oeil est entouré d'une muraille circulaire de nuages tourbillonnants, chargée de pluies torrentielles et parcourue de vents tournants jusqu'à 350 km/h.

    Au moment du passage, l’œil du cyclone n’annonce pas la fin de la perturbation. Après ce passage très calme, les vents changent de direction et se renforcent. Le monstre est alors encore plus dévastateur. 

     

     cyclone Katrina 

    Un cyclone n’est pas seulement formé de pluie et de vent. L’onde de tempête est très meurtrière. Elle est provoquée par la baisse du baromètre combinée à des vents violents. Ces deux facteurs conjugués provoquent une remontée brutale du niveau de la mer jusqu’à 3 m.

    Un tel phénomène entraîne la formation de vagues monstrueuses qui peuvent atteindre 9 m de hauteur quand elles arrivent sur la côte.

    Les ondes sont responsables de 90% des morts. En 1991, 150 000 personnes sont mortes au Bangladesh quand une onde de tempête de 7 m de haut s’est abattue sur les côtes.

    Vu de la navette spatiale, un cyclone se présente sous la forme de nuages très denses enroulés dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Au centre, on peut distinguer l'oeil du cyclone.

     

    Les différentes appellations

    En 1845, l’anglais Piddington s’inspire du grec kuklos (enroulement du serpent) pour désigner les perturbations climatiques qui frappent le Bengale. A travers le monde, ces phénomènes portent des noms différents.

     


    En Asie, ils deviennent des typhons.

    Pour les australiens, le cyclone est baptisé willy-willies.

    Aux Antilles, les français parlent d’ouragans.

    En Amérique Centrale, ils sont appelés Hurricanes.

    Dans l’océan indien, on parle de tornades


     Classification des cyclones

    C’est Sir Francis Beaufort, hydrographe britannique du 19e siècle qui établit une échelle de classification.
    Cette échelle compte 13 niveaux, du degré 0 à 12. 

    Les météorologues hiérarchisent les phénomènes dépressionnaires en fonction de la vitesse du vent :

    Perturbation tropicale (- de 52 km/h)
    Dépression tropicale (entre 52 et 62 km/h)
    Tempête tropicale modérée (entre 63 et 88 km/h)
    Tempête tropicale forte (entre 89 et 117 km/h)
    Cyclone tropical (entre 118 et 165 km/h)
    Cyclone tropical intense (à partir de 166 km/h) 

     

    Une échelle internationale classe les cyclones selon leur puissance, en fonction de la vitesse des vents:


    Classe 1: 118 à 153 km/h
    Classe 2: 154 à 177 km/h
    Classe 3: 178 à 209 km/h
    Classe 4: 210 à 249 km/h
    Classe 5: 250 km/h et plus

        

     Les prévisions

    Avant la 2e guerre mondiale, les informations sur les cyclones étaient transmises par les bateaux pris dans la tempête.
    En 1943, un grand bond fut fait le jour où un avion de l’armée américaine réussit à traverser un cyclone.


    Les météorologues purent alors analyser la vitesse des vents et la température. Pour la première fois, ils pouvaient déterminer avec précision la position du centre du cyclone.  


    Aujourd’hui, les stations météorologiques parviennent à détecter la formation d’un cyclone au dessus de l’océan. Par contre, il est plus difficile de prévoir sa direction.
    La précision des messages d’alerte est optimale à 12 h du passage du cyclone avec une marge d’erreur de 100 km. 


    De nombreux outils sont à leur disposition : surveillance des satellites météorologiques, analyse des séries statistiques, radars Doppler … 

    Ces dix dernières années, on a vu une augmentation des cyclones de forte puissance. Statistiquement, il y a un cyclone de force 5 tous les 100 ans.
    Les scientifiques s'inquiètent. Le réchauffement global de la planète contribue t-il au réchauffement des océans ?

    Ce phénomène entrainerait la formation de plus en plus de cyclones sur des périodes courtes.


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