• Symbolisme du jaguar et de l'aigle

     
    Le jaguar était vénéré par les Aztèques mais ce respect pour cet animal a des racines bien plus anciennes en Méso-Amérique. Déjà les Olmèques semblent avoir assimilé le jaguar au pouvoir royal et à la fertilité.
    Les dieux-jaguars olmèques ont été les premières divinités en Méso-Amérique.

    Ils nous ont d’ailleurs laissés des sculptures montrant une figure qui mêle les traits du jaguar à ceux d’un enfant.
     
     
     Les premières divinités
     
     
    L’association des dieux-jaguars olmèques à la royauté et à la fécondité a influencé la plupart des civilisations ultérieures.
    Chez les Mayas, le créateur suprême était Itzamna qui était un équivalent de Zeus chez les Grecs.
    On lui associait le dieu Soleil aux oreilles de jaguar, Kinch Ahau, qui régnait sur la Nuit et les Enfers.
     
     
    Chez les Aztèques, Tezcatlipoca, dieu de la Nuit et du Destin, pouvait être représenté sous la forme d’un singe, d’une mouffette, d’un coyote ou d’un jaguar mais également sous une forme humaine.

    Les dieux pouvaient effectivement  assumer n’importe quelle forme. Les religions monothéistes ne vénèrent qu’un seul Dieu, ce dernier ayant obligatoirement une forme humaine, l’animal étant relégué à un niveau inférieur.
    C’est une manière assez radicale de nous faire oublier nos origines ainsi que notre statut d’espèce animale parmi d’autres.
     
     
     
    Les panthéons sont beaucoup plus riches et surtout beaucoup plus près de la nature. La Terre, l’eau, le Soleil et les animaux ont une place prépondérante dans tous les panthéons qu’ils soient égyptiens ou amérindiens.
     
     
    L’autre différence fondamentale est la place de la femme dans les panthéons. Dans les religions monothéistes, la femme devient le symbole de la tentation et du pêcher. Elle aussi est reléguée à un niveau inférieur.
    Dans les panthéons, les divinités féminines ont autant d’importance que les divinités masculines.
    Pour ces peuples, les frontières spirituelles entre la vie et la mort n’étaient pas vraiment définies.
    Il n’y a ni paradis, ni enfer.
     

    Les hommes, les animaux et les dieux pouvaient se mélanger sous forme d’esprit et changer leur apparence.
    Chaque divinité est donc double, à la fois homme et animal.
     
     
    Le combat du Bien contre le Mal chez les Chrétiens se retrouve chez les Aztèques sous une forme différente.
    Ils croyaient que l’univers avait été conçu lors d’un combat entre les forces de la lumière et des ténèbres.
    Ometeolt et Omecihuatl sont les maîtres masculin et féminin de la dualité, ceux par qui tout a commencé.
    Malgré des langues, des politiques et des styles artistiques différents, les peuples du Méso-Amérique montraient une unité surprenante dans leurs croyances religieuses et leurs mythologies.
     
     
     
     Symbolisme du jaguar
     
    L’aptitude de cet animal à chasser la nuit l’associait naturellement à la disparition du Soleil chez les Aztèques. Le Soleil qui parcourait le ciel durant la journée sous la forme de Tonatiuh, se transformait en un jaguar appelé Tepeyollotl " Cœur de la Montagne" durant sa traversée du monde infernal.
     
     
     
     
    Pour les Mayas, le jaguar exprime les forces internes de la terre  Il est le dieu du nombre Neuf.
    La terre est représentée dévorant le soleil, au crépuscule, sous la forme d’une gueule de jaguar ouverte sur l’astre.
    Il devient également une divinité solaire correspondant à la course nocturne de l’astre.
     
     
    Cet animal incarne la force spirituelle des chamans qui ont le pouvoir d’entrer en contact avec les esprits.
    A Teotihuacán, on a découvert en 2001 une sculpture représentant un jaguar sortant d’une ouverture ornée d’étoiles de mer.

    Il s’agit peut-être de la figuration d’un chaman revenant d’un de ses voyages spirituels.
     
     
     
    La férocité du jaguar l’associe immanquablement aux qualités guerrières. Un groupe de guerriers aztèques d’élite l’avait adopté comme symbole. Ces guerriers avaient le droit de porter sur leur tunique une peau de jaguar.
    Associé au pouvoir royal, le jaguar intervenait dans l’intronisation du nouveau souverain, tlatoani. Ce dernier offrait son sang en se perçant la peau avec des griffes de jaguar.
     
     
     
     L’aigle et le jaguar
     
    Il existe de nombreuses associations Jaguar-Aigle dans les mythes d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale. Cette association représentait les grandes forces terrestres et célestes.
    L’aigle est l’incarnation du feu céleste, le Soleil. Lui seul est capable de le fixer sans se brûler les yeux.
     
     
    Il est intéressant de constater qu’en Occident, l’iconographie féodale rapproche ou confronte fréquemment l’aigle et le lion.
     
    Chez les Aztèques, Huitzilopochtli, dieu de la Guerre, était représenté sous la forme d’un aigle.
    Le symbolisme de l’aigle jouait un rôle important dans les sacrifices humains. Après avoir sacrifié la victime, le prêtre jetait le cœur encore chaud dans un récipient appelé quauhxicalli (pierre de l’aigle). La victime était alors qualifiée d’ »homme-aigle » et le cœur de « fruit de l’aigle du cactus ».

    Le cœur des sacrifiés servait d’aliment à l’Aigle solaire. Grâce à ces sacrifices, le soleil pouvait continuer sa course.
     
     
     
     
    Les Aztèques attribuaient à l’aigle un rôle déterminant dans la fondation de Tenochtitlán. Ils se sont installés dans une île du lac Texcoco parce qu’elle correspondait à une prophétie du dieu Huitzilopochtli, annonçant qu’ils trouveraient un aigle tenant un serpent perché sur un cactus.
     
     
    On retrouve l’association jaguar-aigle dans la description du trône d’apparat de l’empereur aztèque. Il était assis sur des plumes d’aigle et adossé sur une peau de jaguar.
     
    Cette dualité ciel-terre est universelle. Elle apparaît dans tous les mythes et toutes les religions.
    En Inde, cette dualité est figurée avec l’opposition aigle-serpent mentionnée dans les Vedas.
     
     
    Comme pour le jaguar, l’aigle est devenu un symbole guerrier. A côté des guerriers-jaguars, il y avait une seconde troupe d’élite appelée les guerriers-aigles.

    Ils portaient une coiffe faite de plumes d’aigles pendant les combats.

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