• La femme, considérée comme mineure, reste toute sa vie soumise à une tutelle masculine. Dans les temps les plus anciens, le mariage cum manu la fait passer de l'autorité paternelle à l'autorité maritale. Il s'agit toujours de l'autorité absolue patria potestas du chef de famille pater familias qui a droit de vie et de mort sur tous ceux qui habitent sous son toit. Il peut punir de mort son épouse pour adultère ou pour toute autre raison. A partir de 445 avant J.C., les plébéiens ayant obtenu le droit de mariage avec les familles patriciennes, celles-ci font triompher progressivement le mariage sine manu : l'épouse reste alors, même après le mariage, sous l'autorité du père qui désigne pour lui succéder un tuteur légitime. A partir du IIe siècle avant JC, la patria potestas est progressivement limitée.

    La tutelle légitime, affaiblie par les lois d'Auguste, sera complètement supprimée au IIe siècle après JC. Le mari peut répudier son épouse notamment pour stérilité, tentative d'avortement, falsification des clés...à condition de restituer la dot à la famille de celle-ci. Les femmes n'acquièrent le droit au divorce qu'au début de l'Empire.

    La matrona ou mère de famille doit se comporter en épouse soumise, rester à la maison pour filer et tisser la laine, activité qui symbolise les devoirs mais aussi la dignité de sa fonction. Elle est en effet entourée d'honneur, en tant que gardienne du foyer, et dotée d'un certain pouvoir à l'intérieur de la maison : elle dirige les servantes (le trousseau de clés qu'elle détient est l'emblème de son pouvoir), elle a la charge d'éduquer les jeunes enfants qui conservent pour elle un immense respect. A partir de la fin de la République les femmes ont moins d'enfants et s'occupent de moins en moins de leur éducation. Elles sont moins cantonnées à l'intérieur de la maison. Au IIème siècle avant JC, elles manifestent dans la rue pour réclamer l'abrogation d'une loi d'austérité qui limitait leurs dépenses de toilette.

    Admises dans les banquets, plus instruites et cultivées qu'autrefois, elles participent de plus en plus à la vie mondaine, culturelle et politique de leur temps, même si elles n'ont pas le droit de vote ni celui de participer aux assemblées. Au Ier siècle après JC, les hommes voient avec inquiétude les femmes envahir des terrains jusque là réservés aux hommes : la littérature, les sports et même les sports de combat (les spectacles de gladiatrices sont réputés). Elles participent, surtout dans les milieux riches, au relâchement général des moeurs, elles rivalisent parfois de vulgarité avec les hommes dans les banquets, et multiplient adultères et divorces.


    Le mariage

    L'âge légal est de 12 ans pour les filles, 14 ans pour les garçons. Mais ceux-ci se marient en général vers 30 ans. A l'époque républicaine,on ne se marie pas par amour mais pour avoir des enfants et accomplir ainsi un devoir religieux (continuation du culte des ancêtres) et civique. Les romains de cette époque condamnent toute manifestation publique de tendresse entre époux.

    A l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier légalement. Les plébéiens n'obtiennent ce droit qu'en 450 avant JC, et les étrangers et les esclaves en seront toujours privés. Les mariages les plus anciens étaient des mariages cum manu qui faisaient passer la jeune épousée de l'autorité du père à celle du mari.



    Il y avait trois formes possibles de mariage :

    La confarreatio, cérémonie la plus ancienne, à caractère religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des auspices, les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment ou farreum qu'ils se partageaient ensuite devant l'autel domestique. A la fin de la République ce mariage n'est plus en usage que dans les familles de flamines (prêtres).

    La coemptio consistait en un achat symbolique de la jeune fille par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel de vente en prononçant la phrase "par l'airain (pièce de monnaie) et la balance, je transfère la propriété".

    Le mariage per usum ou de fait, qui légitime une cohabitation d'une année.

    A partir de 445 avant JC., date à laquelle les plébéiens obtiennent le droit d'épouser des filles de patriciens, se généralisent les mariages sine manu qui permettent au père de garder le pouvoir sur sa fille même après le mariage. Des artifices permettent de rendre sine manu les mariages par coemptio ou per usum. Mais à la fin de la République, ces deux formes de mariages ont pratiquement disparu. Un nouveau type de mariage apparaît dit nuptiae fondé sur le consentement mutuel.

    Les cérémonies sont à peu prés semblables dans les diverses formes de mariages. La cérémonie préalable au mariage est les fiançailles. Sous l'Empire, elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux, souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de la coemptio. La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un palla ou manteau couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs.


    Au domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule fois, joint devant 10 témoins, les mains droites des nouveaux époux en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble. Durant la nuit, à l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes parts. On lance des noix aux enfants. Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille qui sont les symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle "Où tu seras Gaius, je serai Gaia". Elle orne les montants de la porte avant d'entrer puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire franchir le seuil dans un souci d'éviter un mauvais présage. Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison.


    Elle offre à son tour 3 pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus proche.


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