• Le père du témoin a envoyé cette lettre à Albert Ducrocq (1921 - 2001), qui était alors est un journaliste scientifique français extrêmement populaire par ses talents de vulgarisateur scientifique à l'antenne de la radio Europe 1, et par des ouvrages comme "L'homme dans l'espace (les engins spatiaux de seconde génération)", 1961, "L'homme sur la Lune", 1969, "A la recherche d'une vie sur Mars", 1976.

     
    M. Jean-Marie Burr, 54000 Nancy,
    à M. Albert Ducrocq,
    Europe n° 1, rue Francois-1er, 75008 Paris

    Nancy, le 29 août 1975

    Monsieur,


    Le 26 mai 1975, vers 19 h 45, mon fils Didier, qui vient d'avoir dix-sept ans, m'appela, affirmant qu'il venait de voir un OVNI et qu'il l'avait photographié. Son affirmation fut accueillie avec beaucoup de scepticisme par moi-même, ma femme et ma fille. Allant fermer ses volets, il vit cette "chose" et, après quelques secondes, eut le réflexe de sauter sur son appareil et de prendre un cliché. Nous n'avons plus reparlé de l'incident; ayant terminé la pellicule et n'ayant pas d'argent pour la faire développer, mon fils la mit de côté... et l'oublia jusqu'à la semaine dernière. Stupéfaction au vu de la photo que je joins à cette lettre. Voici quelques indications plus précises: 

    1) Date: 26 mai 1975.

    2) Heure locale: environ 19 h 45.

    3) Localité: 54000 Nancy.

    4) Photo prise

    a) au 2e étage de mon appartement.

    b) orientation: est.

    c) appareil: à soufflet Royer, avec objectif Berthiot de F 105. Il s'agit d'un appareil vieux de trente ans que je venais de donner à mon fils. C'était d'ailleurs la première photo qu'il prenait avec celui-ci.

    d) pellicule: Agfacolor, rapidité 80 ASA.

    e) ouverture et vitesse: 8 au 1/50.

    5) Durée de l'observation: 10 à 15 secondes.

    6) Mouvement apparent: vertical descendant, puis ascendant oblique vers le sud.

    7) La « chose » apparaissait sombre, n'émettait aucun rayonnement coloré, ni aucun bruit perceptible.

    8) Dimensions, distance, altitude: aucune idée, faute de repères suffisants, sauf le fond nuageux et, au premier plan, la fenêtre et la maison d'en face.



    j'ajouterai que:

    1) Mon fils n'a absolument pas les connaissances nécessaires pour avoir fait un trucage. Il était tout excité et a même avoué avoir eu un peu peur.

    2) A ma souvenance, la presse locale (Est Républicain) n'a pas fait état de témoignages de personnes qui auraient vu cet OVNI. Mais cela a pu m'échapper.

    3) Bien entendu, je tiens le négatif à votre disposition au cas où vous jugeriez utile de l'examiner. Quant à moi, je suis persuadé que mon fils a bel et bien vu et photographié un OVNI. Fidèle lecteur de vos ouvrages et vous entendant souvent à l'antenne, j'apprécie vivement votre esprit scientifique (je suis moi-même licencié ès sciences) et votre enthousiasme. C'est pourquoi je me suis permis de vous adresser cette longue lettre.

    Mon fils et moi essuyons déjà les ricanements et les sarcasmes de soi-disant "esprits forts". Il est évidemment beaucoup plus facile de nier l'existence d'un problème - quand on ne le comprend pas -, plutôt que d'essayer d'y voir clair et de l'étudier, sinon de le résoudre.

    Veuillez croire, Monsieur Ducrocq, à l'assurance de toute ma considération.

      

    Albert Ducroq n'a cependant apparemment pas eu de réaction particulière, et c'est par hasard que l'affaire a été connue: le journaliste Robert Roussel, auteur d'ouvrages sur les OVNIS et enquêteur minutieux au sujet de l'étude officielle du phénomène OVNI en France, a rencontré le témoin à une conférence sur les OVNI à laquelle il était présent.

    Le témoin n'a pas cherché à attirer l'attention, mais un des conférenciers à demandé qui, dans l'assistance, aurait vu un OVNI. Le jeune homme qui avait sur lui un tirage de la photographie s'est alors fait connaître.

    Il a ensuite été interviewé par la journaliste Francine Buchy de la chaîne de télévision FR3.

      

    L'interview par Francine Buchy de fr3


    Francine Buchy: A quelle époque avez-vous vu cet objet?

    Didier Burr: C'était le 26 mai 1975 à 19 h 45 au moment où je fermais les volets de ma chambre. Je l'ai vu par hasard, au moment du crépuscule.

    Francine Buchy: Comment avez-vous eu le réflexe de photographier l'objet que vous avez soudain entr'aperçu?

    Didier Burr: Mon père venait de m'offrir récemment un vieil appareil à soufflet qui lui avait appartenu autrefois. Il y avait à l'intérieur une pellicule et l'appareil, qui se trouvait sur mon bureau, était enclenché, prêt à servir. Alors que je fermais mes volets, j'ai vu quelque chose qui descendait et, immédiatement, j'ai bondi sur mon appareil qui se trouvait tout près de moi. Sans savoir si l'objet était dans le collimateur, j'ai appuyé en visant au jugé, sans même prendre le temps de régler quoi que ce soit.

    Francine Buchy: Pendant combien de temps avez-vous vu cet objet?

    Didier Burr: Environ 10 à 15 secondes. Il descendait verticalement. Ensuite, il a disparu vers le sud. Il ressemblait à un disque noir opaque sans aucun reflet ni relief, et il évoluait sans bruit, enfin, je n'en ai pas entendu. Il faut dire qu'il y a de la circulation dans la rue d'en bas et cela peut avoir couvert un bruit éventuel.

    Francine Buchy: Qu'avez-vous fait après avoir pris votre photographie?

    Didier Burr: N'étant pas du tout sûr d'avoir réussi la photo, je l'ai oubliée totalement et, en fait, je ne l'ai fait développer que trois mois après. Le résultat m'a laissé perplexe, mais c'est surtout les réactions de mon entourage qui m'ont le plus déçu. Tout le monde me riait au nez lorsque je racontais mon histoire. Il n'y a que dans ma famille où l'on a cru à mon histoire, mais, auprès de mes amis lycéens, on se moquait ouvertement de moi.
     


    Le père du témoin:

    Francine Buchy: Le 26 mai 1975, au moment de l'apparition enregistrée par votre fils, vous vous trouviez à l'extérieur, sur le trottoir?

    Jean-Marie Burr: Oui, c'est ça, je me trouvais à l'extérieur de la maison, sur le trottoir, quand mon fils m'a appelé par la fenêtre, tout excité, en me disant qu'il venait de voir et de photographier un OVNI. Bien sûr, sur le moment, je n'y ai pas cru du tout.

    Francine Buchy: Vous ne l'aviez pas vu?

    Jean-Marie Burr: Ah! non, malheureusement, je n'ai rien vu. je le regrette beaucoup d'ailleurs.

    Francine Buchy: Vous n'avez donc pas cru votre fils?

    Jean-Marie Burr: Non, sur le coup, absolument pas. On en a parlé puis, ensuite, ça m'est complètement sorti de l'idée.

    Francine Buchy: Et lorsque, trois mois plus tard, vous avez vu la photo, quelle a été votre réaction?

    Jean-Marie Burr: Eh bien! j'ai été stupéfait, absolument stupéfait.

    Francine Buchy: L'entourage de Didier n'y a pas cru non plus?

    Jean-Marie Burr: L'entourage de Didier a commencé à croire. Ma femme et moi et mes parents également y avons cru. Mais j'ai constaté, ne serait-ce que chez les photographes ou chez les gens à qui j'en parlais, énormément d'incrédulité, c'est le moins qu'on puisse dire.

    Francine Buchy: Maintenant, vous, vous êtes certain de l'authenticité de la photo prise par Didier?

    Jean-Marie Burr: Ah! ça, absolument. Je réponds de sa sincérité et je peux ajouter, d'ailleurs, que Didier ne possède ni le matériel nécessaire et encore moins les connaissances pour avoir opéré un trucage sur la pellicule ou le négatif que vous avez pu examiner.
     


    Quant à Robert Roussel, il a examiné très longuement le négatif couleur, en a effectué des tirages noir et blanc à différents grossissement. Il en a conclu:

     

    L'information que nous fournissent ces agrandissements nous permet de visualiser un objet en forme de disque opaque comme l'a décrit Didier Burr avec, au centre, un contour moins dense ou plus clair. Sur le tirage couleur, on distingue nettement une ceinture violacée qui entoure la totalité de l'engin. La vitesse d'obturation assez lente fait ressortir une image légèrement floue de l'OVNI alors que la totalité de la photographie reste parfaitement nette. Il est difficile d'imaginer un trucage de la part du lycéen, et le temps qu'il a mis avant de chercher à connaître les résultats de sa prise de vue milite, je pense, pour la sincérité de son témoignage. Cette photographie est certainement l'un des rares documents français authentiques avec celles du gendarme Flouret de Révigny-sur-Omain dans la Meuse. Elle n'a jamais eu les honneurs des publications spécialisées, ce qui la rend, à mes yeux, encore plus précieuse.


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