• Le trésor des cathares

    Hérétiques traqués et massacrés par la Sainte Inquisition, les derniers des cathares meurent sur le bûcher, au pied du château de Montségur, en 1244.
    215 personnes meurent alors, brûlées vives en emportant, peut-être, le secret de la cache d’un trésor très important.

     

      L’histoire des cathares

    C’est en Orient que commence l’histoire des cathares. De Perse, en passant par les Balkans, chemine vers l’Occident une doctrine religieuse selon laquelle le monde matériel est la création du démon.

    Des marchands grecs de Constantinople découvrent les premiers le catharisme, qui pénètre le milieux des croisés occitans à partir de la 2è croisade.
    Ainsi au XIIe siècle, une Eglise cathare est fondée dans le sud de la France.

    Ses rites sont administrés par des prêtres, les « parfaits », à la vie d’une rigoureuse sévérité. Cette Eglise possède ses évêques, sur le modèle de la hiérarchie catholique.

    Quatre prélats cathares siègent ainsi à Carcassonne, Albi, Toulouse et Agen. De plus, elle entretien des liens avec ses homonymes orientaux. En 1176, l’évêque hérétique de Constantinople préside à Saint-Félix, en Lauragais, un concile qui édicte une charte cathare.

    C’est une situation inacceptable pour l’Eglise romaine. Les ennemis des cathares les accusent injustement de pratiquer des rituels sataniques et de se livrer à l’inceste.
    Le pape Innocent III, en 1208, proclame la croisade contre l’hérésie et place à sa tête un soldat redoutable, Simon de Montfort.
    Ce dernier massacre plusieurs milliers de personnes dans l’église de Béziers, en 1209, et conquiert petit à petit tout le Sud-Ouest français, exterminant les hérétiques.

    La lutte contre les cathares atteint son paroxysme après 1233, quand les dominicains se voient confier la direction des tribunaux inquisitoriaux contre eux.
    Elle s’achève en 1244 avec la chute de la forteresse de Montségur, refuge des derniers cathares.

     


    L’idéologie cathare

    Le système idéologique cathare prône le dualisme : il existe un Dieu du bien et un Dieu du mal.

    Notre monde, créé par Satan, est issu du mal. Donc, le royaume de Dieu, le Dieu de bonté, ne peut se trouver sur Terre.

    Cette reconnaissance de deux Dieux ne signifie pas que les cathares adorent Satan mais au contraire qu’ils le dénoncent tout en soulignant sa puissance.

    Pour les cathares, c’est Satan qui oblige des anges à s’incarner en hommes pour peupler la Terre.

    Au terme de plusieurs incarnations, un homme peut espérer devenir un « parfait ». Son âme échappe alors au diable et rejoint le royaume divin.
    Cette croyance en un cycle de réincarnations est de toute évidence un legs des religions orientales comme l’hindouisme.
     



     La forteresse de Montségur

    Depuis 1213, les cathares ont perdu toute initiative. Ils vivent en clandestin dans les villes ou réfugiés dans des places fortes.

    A 1060 mètres d’altitude, perchée sur un piton calcaire (le pog), Montségur est une forteresse imprenable : de 1243 à 1244, 150 hommes seulement tiennent en échec plusieurs milliers d’assaillants.

    Le château a été construit entre 1205 et 1211 à la demande du clergé cathare qui en a fait un centre spirituel et une place forte.

     

    Tout y est conçu pour la défense mais respecte également le symbolisme cathare. Un large portail invite les âmes à entrer, l’orientation du bâtiment suit les points cardinaux et son plan adopte la forme d’un pentagone, figure au symbole puissant dans la pensée cathare.


    Certaines théories soutiennent que Montségur, comme les châteaux de Quéribus et Cabaret, serait également un observatoire et un temple solaire.

    A partir de 1240, Montségur abrite une communauté qui s’élève jusqu’à 500 personnes. Ces cathares pensent être protégés par la garnison de chevaliers qui est encadrée par l’évêque cathare de Toulouse, Bertrand Marti.

    Pour l’Eglise catholique autant que pour le roi de France Louis IX (Saint Louis), Montségur constitue un outrage intolérable à leur autorité.

     

    La fin des cathares

    Peu avant noël, une petite troupe escalade le Roc de la Tour et y prend position. Dès lors, les assiégeants peuvent y installer leurs catapultes.
    En mars 1244, l’eau commence à manquer à Montségur. Les assaillants proposent aux cathares d’avoir la vie sauve s’ils adjurent.

    Ils refusent, préférant mourir plutôt que de renoncer à leur foi.

     

     

     

    Roc de la Tour

     Le 16 mars 1244, les cathares se rendent et ouvrent les portes. Une cohorte de 215 hommes et femmes descend vers le bas de la montagne en se tenant par la main et en chantant des hymnes.

    Un immense bûcher les attend. Ils y montent de leur plein grès et leurs corps réduits en cendre donnent au lieu son nom sinistre : le Prat des Cremats (les Champ des Brûlés).

     

     Hérétiques au bûcher. Bas relief du XIVe siècle

      

     Le trésor des cathares

    Montségur n’était pas seulement une forteresse mais également un immense coffre-fort. On pense que ce château abritait la fortune des cathares, mis de côté de puis des décennies.

    Quelque part dans le château se trouvait un trésor estimé à 100 000 livres, probablement en or et en argent.

    Ce trésor est-il demeuré sous les ruines du château aujourd’hui réduit à ses murs extérieurs ? Ou a-t-il été transporté dans un autre lieu ?

    Dans la nuit qui précède la date fatale du 16 mars, deux ou quatre parfaits se seraient évadés de la forteresse assiégée.


    Selon un témoin de l’époque, ils se seraient laissés glisser à l’aide de cordes le long des parois vertigineuses.
    Ils auraient atteint le Sabarthès, près de Tarascon-sur-Ariège où se trouve un réseau de plus de 50 grottes.


    On perd ensuite leurs traces.

    Bien évidemment, des chercheurs de trésor ont fouillé les lieux mais en vain.

    Cependant, pour d’autres passionnés de la légende cathare, le trésor n’aurait pas été constitué d’or mais d’un objet bien plus précieux : la coupe du sang du Christ, le très précieux Graal.

    Mais, cette théorie s’appuie plus vraisemblablement sur une ressemblance de nom entre Montségur et Monsalvat.
    Le Montsalvat est liée à la légende du Graal.


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