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La monolâtrie
L'étape suivante vers le monothéisme fut la monolâtrie (attachement à un dieu national, et donc, concurrent des autres divinité). Avec la monolâtrie, le passage vers le monothéisme se précise. Il n'est plus question de tolérer les autres divinités, on reconnaît certes leur existence, mais, on leur devient hostile, c'est là la grande différence. Du même coup, la divinité nationale, Yahvé pour Israël, est vue comme supérieure aux autres dieux.
Cette prise de conscience de la supériorité du Dieu d'Israël, de son côté unique et particulier par rapport aux autres dieux, se fit avec Moïse. Le nom de Yahvé (ou Yaweh, Yawoh, Jéhovah, etc.) prend une importance particulière au regard des autres noms qui lui était attribué, comme "EL", par exemple (Ex 3, 13-15). Yahvé n'est peut-être pas non plus étranger au panthéon sumérien, sous une forme plus primitive, avant les évolutions linguistiques habituelles, Yahvé était probablement connu des sumériens sous le nom d' Enki ou Ea (qui se prononce Eyah), le fameux dieu qui sauva les hommes du déluge, le dieu des eaux, celui qui participa à la création du monde avec Enlil.
Le Dieu unique était donc connu des temps les plus anciens, mais il a été divisé et assimilé selon ses fonctions de créateur et de sauveur en 2 divinités : Enlil et Enki.En somme, les hommes avaient déformé l'image de leur Dieu en plusieurs dieux. Avec Abraham et maintenant Moïse, le processus de rétablissement et de reclarification s'opère. Par Moïse, la "purification" des scories du polythéisme s'intensifie, il demande à son peuple non seulement de s'attacher à Yahvé, mais aussi de rejeter les autres dieux. Ce phénomène de monolâtrie n'était d'ailleurs pas l'apanage d'Israël, ainsi Kamosh était le dieu national des Moabites, Mardouk, celui des Babyloniens, etc.
Les Sumériens associaient déjà une divinité particulière à certaines villes. La grande différence toutefois résidait dans le fait que pour Israël Yahvé ne pouvait pas se réduire à un sacré impersonnel étant unique et agissant. C'est à partir de cette constatation que les Israélites finirent par reconnaître leur Dieu comme le Dieu unique du monde et de l'univers.
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