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L'atoll d'Aldabra
Le premier document mentionnant Aldabra, le plus grand atoll du monde, situé aux Seychelles, dans l’océan indien, est une carte portugaise de 1511. Il y figure l’Ilha Dara, ou Aldabra, un nom d’origine arabe : al-Khadra qui signifie « la verte ».
Actuellement, cet atoll est devenu un sanctuaire océanique où le touriste doit se montrer humble face à la nature sauvage.
Origine d’Aldabra
Les premiers navigateurs semblent s’être orientés en observant le reflet émeraude des eaux de la lagune, à l’intérieur de l’atoll, d’où son nom « la verte ».Les Français furent les premiers à prendre possession de l’île en 1742. Puis, au début du 19e siècle, les îles furent conquises par la marine britannique. Elle éveilla la curiosité des naturalistes, dont Charles Darwin.Le premier homme à étudier en détail l’écosystème d’Aldabra a été Jacques-Yves Cousteau qui s’y est rendu en 1954 à bord de la Calypso. C’est là qu’il a tourné l’essentiel des images du Monde du silence. Pourtant, le nom d’Aldabra n’est jamais cité dans le film.L’absence d’eau douce interdit toute implantation permanente sur l’atoll.Grâce à la Royal Society et à la Smithonian Institution, Aldabra est resté l’un des milieux les plus isolés et surtout les plus inaltérés de notre planète. Après l’indépendance des Seychelles, l’atoll a été confié à la Seychelles Islands Foundation.Sous haute protection, Aldabra ne dévoile sa beauté qu’à de rares touristes fortunés. L’accès est possible mais strictement réglementé.Cet atoll a une origine volcanique. Les îles qui constituent l’atoll sont apparues il y a 125 000 ans. Cette formation corallienne se situe au-dessus d’un volcan sous-marin. Différentes strates de corail apparaissent ce qui confirme la théorie selon laquelle l’île a été submergée à deux ou trois reprises, selon les variations du niveau de la mer.
A chaque fois, la faune terrestre a complètement disparu, puis elle est revenue. On pense, sans en être sûr, que la faune est revenue des îles granitiques et de Madagascar.La lagune a un diamètre de 35 kilomètres et couvre une superficie de 100 km². Elle communique avec l’océan par quatre chenaux principaux. A l’intérieur de la lagune, la profondeur ne dépasse pas 3 m à marée haute. On peut admirer le fond marin à marée basse.L’amplitude de la marée peut atteindre 3,70 m dans cette partie de l’océan indien. De ce fait, le lagon se vide et se remplit deux fois par jour.Tortues marines, requins et raies entrent et sortent au rythme de la marée.Un bush épineux et impénétrable recouvre une bonne partie de l’île. Toute promenade demande la plus grande prudence. Le sol est parsemé de failles et est extrêmement dangereux. Les rares touristes qui osent l’aventure reviennent souvent avec de nombreuses cicatrices.
Cependant, les plages et les paysages paradisiaques font vite oublier le danger.
Aldabra est hostile à l’homme et lui résiste de toutes ses forces.Les tortues géantes d’AldabraJusqu’à l’arrivée de l’homme, toutes les îles du sud-est de l’océan indien étaient peuplées de tortues terrestres.
Comme toujours, elles ont été rapidement exterminées. Au 19e siècle, des scientifiques britanniques se sont inquiétés des prélèvements massifs pratiqués sur les tortues géantes d’Aldabra par les marins.Vers 1870, un certain nombre d’entre elles ont été placées dans des parcs. Sur Aldabra, les prélèvements d’animaux et de bois de mangrove ont duré jusqu’à la fin des années 50. Consommer une tortue géante lors des grands festins était une tradition seychelloise.Grâce à la protection dont elles ont fait l’objet depuis, la population s’élève entre 120 000 et 150 000. Ce sont les dernières tortues géantes dans l’océan indien.
Cependant, leur taille a diminué. Le manque de nourriture pourrait en être la cause principale. En effet, elles souffrent de la concurrence avec les chèvres, introduites par l’homme. Les chèvres se sont adaptées au terrain abrupt de l’atoll et mangent les basses branches des arbustes, principale nourriture des tortues géantes.
On peut les observer allonger leur cou et se hisser sur leurs pattes pour attraper ces branches.Le réchauffement de la planète a également une incidence. Il entraîne une diminution de la pluviométrie sur l’île et donc une diminution de la flore.Il y a 3 ans, une extermination des chèvres a été entreprise. Deux chasseurs professionnels ont abattu en quelques mois 99% des caprins. Malheureusement, les survivants se sont vite reproduits.Sur l’île Picard, partie occidentale d’Aldabra, les chèvres sont absentes. Là, les tortues grossissent normalement.Un mâle peut atteindre 250 kg et peut vivre 100 ans environ. L’impact de cette espèce est comparable à celui qu’exercent les éléphants sur la savane africaine.Aldabra est d’autre part une aire de nidification de la tortue verte marineLa faune aquatiqueLa plupart des espèces communes de l’océan indien se retrouvent à Aldabra. Les carangues et les raies manta abondent, tout comme les poissons des récifs.
Depuis peu, un couple de dugong a élu domicile dans le lagon. Ils sont arrivés récemment car ils n’ont été observés qu’à partir d’octobre 2001.La faune marine qui habite la barrière corallienne est particulièrement riche. La présence de nombreuses variétés de coraux et d’éponges favorise la prolifération de microorganismes qui nourrissent près de 200 espèces de poissons tropicaux.On peut notamment citer les poissons-papillons, les poissons-anges, les rascasses ou les poissons porcs-épics.Aldabra et ses nombreuses espèces de crabes, d’anémones de mer et de mollusques est un véritable paradis pour les passionnés de plongée sous-marine assez fortunés.
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