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Grippe aviaire
Après la Grèce, l’Italie, la Bulgarie et l’Allemagne, la France est atteint par la grippe aviaire. La moitié des 17 cygnes sauvages retrouvés morts dans le sud de la péninsule italienne et en Sicile étaient porteurs de la forme hautement pathogène du virus H5N1.
Il s’agit de la même souche qui a frappé plusieurs cygnes retrouvés morts sur la côte grecque.
Aujourd’hui, c’est au tour de la France avec un canard sauvage dans l’Ain.Une zone de protection d’un rayon de 3 km a été installée autour du lieu ainsi qu’une zone de surveillance de 10 km.
Deux oiseaux morts, découverts dans la Somme, un canard et une bécassine, font également l’objet d’analyses.
Tous les experts s’accordent à dire que la France est un carrefour des migrations ce qui va rendre les mesures de précaution d’autant plus difficiles.
Actuellement, les cas de transmissions d'animal à humain sont relativement rares et n'ont fait, à l'échelle planétaire, qu’environ 91 victimes sur les 169 cas répertoriés.
Décès dus au virus H5N1 jusqu’à aujourd’hui, selon les chiffres officiels :
Indonésie : 18
Thaïlande : 14
Cambodge : 4
Vietnam : 42
Chine : 8
Irak : 1
Turquie : 4
En Camargue, grâce à une antenne radar à 8 m au-dessous des marais, les scientifiques observent les migrations des oiseaux.
Dans cette région, le gros des traversées migratoires n’a pas encore commencé.
Comment se protéger de la grippe aviaire ?Soyons clairs, il n’existe aucun vaccin contre cette maladie. Actuellement, les laboratoires effectuent des essais sur un vaccin prototype issu du croisement d’un virus aviaire et d’un virus de la grippe humaine.
Le vaccin contre la grippe humaine ne protége pas de la grippe aviaire. Par contre, le fait d’être vacciné facilite le diagnostic en cas de signe de grippe.
Rappelons, en effet, que les symptômes sont similaires à ceux de la grippe humaine sauf pour la diarrhée.Le virus se transmet-il entre hommes ?
Actuellement, non. Mais, les spécialistes craignent que le virus mute. Pour l’instant, le virus de la grippe aviaire tue 50% des gens infectés.
Les contaminations humaines qui se sont produites sont la conséquence d’un contact avec les volatiles infectés, vivants ou morts : promiscuité avec les oiseaux, consommation de la viande crue ou indigestion accidentelle des fientes.Peut-on attraper la grippe aviaire en mangeant du poulet ?
Non. La cuisson à 70°C détruit le virus. Or, la température de cuisson d’une volaille atteint, voire dépasse les 200°C.
Le risque d’une pandémie existe-t-il ?
Oui. Une épidémie mondiale, du type de celles survenues en :
1918-1919. Grippe espagnole. 20 à 40 millions de morts
1957 : Asiatique. 4 millions de morts
1968 : Hong Kong. 2 millions de morts
Une telle épidémie est à redoutée si le H5N1 s’adaptait à l’homme. Selon l’OMS, si le virus de la grippe aviaire devenait transmissible à l’homme, une épidémie mondiale pourrait faire entre 10 et 100 millions de morts.
Qu’est ce que la grippe aviaire ?La grippe aviaire (grippe du poulet, peste des oiseaux) est provoquée par une souche A du virus grippal (H5, H7, H9).
Les premiers cas connus de transmission directe d'une souche H5N1 à l'homme se sont produits à Hong Kong avec 18 cas d'infection respiratoire qui ont fait 6 morts en 1997.
Ces virus aviaires sont excrétés par les oiseaux infectés au niveau respiratoire et digestif. Plumes souillées par les fientes et poussières contaminées par des particules de fèces sont des sources potentielles de contamination de l'homme.
La transmission directe du virus de la grippe aviaire de l'oiseau à l'homme est exceptionnelle. Le risque existe lors de contacts fréquents avec les oiseaux infectés dans des espaces confinés. La transmission se fait par voie respiratoire (inhalation de poussières de fientes ou de secrétions respiratoires) et par les yeux (contact des poussières).
Les conséquences de la grippe aviaire à ce jour
Jusqu'à présent les flambées de grippe aviaire ont été causées par des virus hautement pathogènes pour la volaille, H5 et H7.
En 2003, aux Pays-Bas, une épidémie due à une souche H7N7 a conduit à l'abattage d'environ 30 millions de volailles et a provoqué le décès d’un vétérinaire.
Actuellement, parmi les virus de grippe aviaire, "le H5N1 est le plus inquiétant", selon les experts. C’est cette souche qui a provoqué la mort de plusieurs personnes au Vietnam en 2004.
Le H5N1 a déjà entraîné plus de 60 décès depuis 2003.
Bien que 117 personnes aient déjà été infectées par la souche depuis le début de l'épidémie, il y a deux ans, et que 60 personnes en soient mortes, les experts estiment que le H5N1 n'est pas facilement transmissible à l'homme. Les individus qui ont été infectés étaient pour la plupart d'entre eux en contact étroit avec les volailles.
En Europe la Commission européenne a fait savoir que ses experts ont confirmé la découverte d'une souche du virus de la grippe aviaire dans des échantillons prélevés sur un canard et un poulet roumains. Il s'agit du premier cas signalé en Europe. Elle va donc interdire l'importation de volailles roumaines.
Le virus est de la même souche que ceux localisés en Turquie et en Asie.L’efficacité du Tamiflu remise en cause
Ce médicament est un antiviral..
À Hong Kong, des experts viennent de lancer une mise en garde : la souche humaine H5N1 de la grippe aviaire qui a fait son apparition dans le nord du Vietnam cette année a développé une résistance au Tamiflu, nom commercial de l'oseltamivir.
Pour le docteur William Chui, les autorités sanitaires ne peuvent plus compter sur le Tamiflu. "Face au développement actuel de souches H5N1 résistantes, nous ne pouvons nous permettre de tout miser sur un seul médicament", informe Reuters. M. Chui a également signalé l'émergence d'une résistance virale générale au Tamiflu au Japon.
Selon un porte-parole du fabricant suisse Roche Holdings AG, leurs propres recherches ont révélé une résistance nettement moindre tant chez les enfants que chez les adultes.
Deux autres rapports publiés récemment dans la revue médicale The Lancet confirment également la progression, à l'échelle de la planète, de la résistance aux médicaments anti-grippaux. Dans des endroits tels que la Chine, la résistance au médicament dépasse les 70 pour cent, ce qui laisse à penser que des médicaments tels que l'amantadine et la rimantadine ne seront probablement plus efficaces ni en traitement ni à titre préventif, peut-on lire dans The Times.
Les mesures de précaution et l’hygiène alimentaire
La première menace est pour l'industrie de la volaille dans les zones concernées. En effet, les responsables sanitaires doivent détruire les élevages de manière à prévenir une éventuelle propagation du virus.
La vaccination contre la grippe saisonnière ne protège pas contre le H5N1. Cependant, il est conseillé de se faire vacciner car la vaccination dans les zones touchées par la grippe aviaire pourrait éviter une rencontre entre les deux virus et une éventuelle mutation.
Il n'y a aucun danger à manger du poulet cuit. Le virus est en effet détruit à 70 degrés Celcius. Il ne survit pas non plus en congélation, selon Peter Roeder, expert vétérinaire de la FAO.
Les mains doivent être bien lavées car elles peuvent transmettre la maladie en touchant les voies respiratoires ou les yeux.
Le ministère des Affaires étrangères conseille quant à lui aux voyageurs :
De ne pas visiter d'élevages de poules, fermes ou zoos sauf raison impérative
De veiller à bien se laver les mains au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, en cas de contact avec des animaux ou leur fiente
Une vaccination grippale classique à titre préventif pour les visiteurs
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