• Dans tous les massifs montagneux du monde courent des histoires de créatures inconnues mi-homme, mi-singe.Dans l’Himalaya, on l’appelle le yéti. Mais, dans le reste de l’Asie, on désigne cette créature sous le nom de méti, shookpa, migo ou kang-mi.



    C’est dans le Caucase, que la créature baptisée almasty, a été la mieux étudiée. Mais qu’il s’agisse du barmanu du Pakistan, du sasquatch des Rocheuses ou du bigfoot du Nord-Ouest américain, toutes ont d’étranges points communs.
    Il ne s’agit pas à travers ce dossier de répertorier tous les témoignages existants mais d’analyser les maigres preuves dont disposent les scientifiques. 

     Les petits hommes sauvages d’Asie

    Le 23 mai 1957, Wang Congmer, une bergère, découvre un animal étrange près du village de Zhuanxian, en Chine.
    Elle prévient aussitôt les villageois qui traquent la bête et la tuent.
    La créature va dont pouvoir être autopsiée.

    D’après les témoins, la créature est décrite comme « humanoïde ». Elle possède des ongles et une toison épaisse lui recouvre le corps.
    Des pousses de bambou et d’herbe ont été retrouvées dans son estomac. Cette créature n’est pas bipède ce qui exclu l’homme sauvage.

    Un pied et une main ont été conservés ce qui permet d’argumenter sur des preuves indiscutables.
    Un biologiste chinois, Zhou Guoxing, a fait un rapport :

    Les paumes des mains et de la voûte plantaire sont nues
    Sur la face dorsale, on remarque du poil brun, assez épais
    Les gros orteils sont larges et ressemblent à ceux d’un homme mais ils s’écartent des autres doigts

    Les échantillons ont été passés au rayon X. Il s’agit probablement d’un jeune individu.

     
    Conclusions de l’autopsie :

    Les mains servent essentiellement à saisir des objets mais peuvent aussi aider à marcher


    Les pieds sont préhensiles


    Les paumes ont quelques points communs avec celles de l’homme mais sont assez similaires avec celles des singes


    Les pieds apparaissent différents de ceux des humains mais présentent des similitudes avec ceux des chimpanzés


    Les ongles, en dehors du second doigt et du second orteil, sont plats, très proches de ceux de l’homme


    Les laboratoires de Shanghai ont aidé le biologiste à analyser la microstructure des poils, le groupe sanguin et les empreintes digitales.


    Il ressort de cet examen que la créature d’un mètre de haut, debout, pour un poids de 20 kg, n’est pas un homme mais une variété inconnue de macaque.

    C’est cette petite créature que l’on a baptisé « petit homme sauvage » dans toute la région.

    Cette découverte résout l’énigme des petits hommes sauvages d’Asie mais pas celle des autres créatures.


    Portrait robot de l’homme sauvage

    Plusieurs scientifiques se sont intéressés à cet « hominidé » mystérieux. Si l’on recoupe les témoignages recueillis par les chercheurs, se dessine un portrait-robot :

    Un « homme primitif » au front bas
    Tête rentrée dans les épaules
    Bipède
    Odeur forte
    Taille d’un homo sapiens
    Pas de langage articulé mais émet des sons
    N’utilise ni outils, ni armes
    Velu comme un orang-outang
    Aucune trace d’organisation sociale
    Plutôt solitaire
    Sur 100 témoignages, 7 sont indiscutables, 25 sont des canulars et les autres vont du « confus » au « peu probable ».

    Le bigfoot ou le sasquatch ressemble beaucoup à l’almasty. Sa corpulence est toutefois plus importante. 

     L’hypothèse du gigantopithèque


    Concernant le sasquatch ou le bigfoot, certains experts pensent qu’il s’agit du gigantopithèque.
    Ce primate immense est en quelque sorte le King Kong de la préhistoire. Il pesait entre 300 kg et 400 kg pour 3 mètres de haut environ.
    On ne le connaît que grâce aux fragments de mâchoires et aux nombreuses dents retrouvées. C’était un animal terrestre et végétarien.
    Il a survécu très certainement jusqu’au Pléistocène, il y a environ un million d’années, peut-être même jusqu’à une époque plus récente.
    Les fossiles ont été retrouvés en Asie uniquement (Chine, Inde et Pakistan).

    La taille des créatures observées ne dépasse pas 2 mètres. La longueur des pieds dépasse 30 cm. Il ne peut donc s’agir d’un homme mais plutôt d’un grand singe.
    Peut-être mais certainement pas le gigantopithèque.

     

     L’homme de Neandertal a-t-il survécu ?

    Heuvelmans était persuadé que l’homme sauvage d’Asie était un néandertalien. Voici une synthèse de ses théories :

    Le yéti des Sherpas du Népal n’est pas un hominidé mais une espèce inconnue de singe anthropoïde, un Pongidé
    Le grand yéti du Tibet et de Chine est un gigantopithèque
    Autant préciser que ces hypothèses n’ont pas fait l’unanimité.

    Pour le cryptozoologue russe, Porchnev, l’Asie centrale est hantée par des néandertaliens.

     Certains experts acceptent l’idée de la survie contemporaine d’une population d’humanoïdes reliques ».

    Mais la référence à l’homme de Neandertal rassemble peu de votes. Il y a plusieurs raisons à ce rejet.

    On sait que les néandertaliens vivaient en sociétés organisées. Ils utilisaient des outils et des armes rudimentaires.


    Ils possédaient très probablement un langage articulé. Le néandertalien mesurait environ 1,60 m pour un poids de 70 kg. Il était vêtu de fourrure. On ne connaît pas sa pilosité. Cependant, cet homme préhistorique n’a rien de bestial et enterre ses morts.

    Beaucoup trop d’éléments ne cadrent pas. Cette description de notre ancêtre enterre définitivement l’hypothèse néandertalienne que ce soit dans le Caucase, en Amérique du Nord ou au Pakistan.

    Le problème est que les experts sont incapables de dire à qui ou à quoi correspondent les moulages d’empreintes.
    Tout ce que l’on peut en dire est qu’elles ne ressemblent pas à celles d’hommes primitifs. 

     

     L’hypothèse du primate


    Les créatures observées hantent toutes des régions inaccessibles au climat très rigoureux. Or, parmi les singes, seules certaines petites espèces fréquentent des milieux très froids.
    Tous les grands singes habitent des régions au climat tropical. Le gigantopithèque vivait lui aussi dans un milieu tempéré.

    De plus, les gros orteils des pieds des singes sont nettement séparés. Leurs doigts sont longs.

    Les empreintes ne correspondent pas du tout à celles de singes, grands ou petits. 


    Pour beaucoup d’empreintes, il n’y a pas de gros orteil opposable et la créature marche debout.

    Comme l’a souligne Yves Coppens, il peut s’agir d’une population qui ne grimpe plus aux arbres et n’a donc plus besoin de gros orteil opposable.
    Il faudrait également qu’au cours de son évolution, ce grand « primate » se soit adapté au froid.


    Supposons que l’on soit dans le vrai, de quel singe s’agit-il ?

    Le sasquatch nord-américain a été étiqueté gigantopithèque mais l’on a vu que c’était très peu vraisemblable.
    En Asie, il semble que plusieurs créatures cohabitent. L’almasty fait près de 2 mètres alors que le barami est plus petit.
    Le yéti sème la confusion avec des empreintes de taille variable.

    Il est donc à peu près certain qu’il ne s’agit pas d’une seule espèce de primate mais de plusieurs.

     

    En fait, aucune des hypothèses avancées à ce jour n’est convaincante. Parmi toutes les théories dont certaines complètement farfelues, une seule colle à l’ensemble des éléments.

    Les différentes créatures seraient des primates inconnus, de taille variable, qui se seraient adaptés au froid.
    Dans un environnement non forestier, ils seraient devenu peu à peu bipèdes et auraient donc perdu leur gros orteil opposable.

    Bien sûr, en l’absence d’une créature vivante ou morte, il est impossible d’affirmer que cette théorie est fiable à 100%. Elle a en tout cas le mérite de pouvoir s’appliquer aussi bien au yéti, au sasquatch qu’à l’almasty.


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