• Baal est un dieu à la base même de nombreuses croyances actuelles, alors que peu connaissent ce dieu phénix, qui renaît à chaque orage. Baal signifie " seigneur, maître " en sémite. Il fut vénéré tout au long de l'antiquité, traversant les ages, changeant de nom sans jamais perdre sa dimension de dieu colérique mais bénéfique.

    S'appelant tour à tour Bel-Marduk, Belos ou Zeus-Belos chez les Grecs. Son culte perdura de -3000 ans jusqu'à la fin de l'époque romaine. Initialement Baal n'était qu'un simple Dieu local, changeant selon les villages, il pouvait être Baal Bek, le Dieu solaire (qui donna son nom à la ville), ou Bel Zebuth, le Dieu des mouches. La croyance la plus répandue de Baal fut sans conteste celle du dieu de l'orage, un dieu craint de tous mais cependant attendu pour ses bienfaits. Sa soeur et aussi amante, Astarté (aussi nommée Ishtar, Tanit ou Anat)la vache céleste, protectrice de la sexualité et la fécondité, ramène Baal après chaque sèchresse, pour qu'il puisse oeuvrer. Le mythe de Baal raconte ses combats pour devenir un dieu reconnu de tous, aidé par sa soeur. Bien que Baal s'opposa à Môt, déesse de la sécheresse, durant un combat qui les opposa deux fois, celui-ci s'attacha à cette déesse. Durant la période grecque, Baal fut " récupéré ", on lui donna le nom de Zeus-Belos, ou Zeus tout simplement.


    Une des versions les plus connu de Baal est sans conteste son Culte à Carthage, ou il pris le nom d'Hammon Baal et où toute l'ampleur de la sauvagerie de son culte fut révélée. Astarté prit alors le nom de Tanit, et le couple fut vénéré comme deux opposés se complétant. En 310 Carthage subit le siége des Grecs. Retranchée derrière ses murailles, elle n'était plus alimentée en eau. Les prêtes voyant dans leur malheur la juste punition de leur péché. Celui de ne pas avoir perduré une tradition ancestrale, chaque famille devant immolé à la gloire de Baal leur premier enfant. Pour conjurer le mauvais sort, les prêtres firent dresser une statue immense de Baal, entièrement creuse, où ils attisèrent un brasier.

    La foule se réuni alors autour de la statue rougeoyante et les prêtes jetèrent à l'intérieur les enfants de carthage. La joie du sang et de la mort s'empara des Carthaginois, ravit de cette effusion de sang. Baal y trouva aussi son compte : Il répandit sur la cité en liesse des trombes d'eau. Cet épisode se répéta dans l'histoire de Carthage, mais à ce moment là cette antique cité était plus forte que jamais.

    Ce fut les mercenaires engagés par Carthage elle-même qui s'attaquèrent à la ville, lassés d'attendre leur du. Encore une fois assiégée et privée d'eau, Carthage réitéra son Holocauste (appelé alors Moloch par les Carthaginois). Et la folie se répéta, les Carthaginois allumèrent un brasier dans l'antre de la statue de Baal, la foule prise de joie jeta ses biens les plus précieux dedans. Alors les prêtres prirent les enfants, les chargeant des péchés des Carthaginois avant de les offrire à Baal. La foule s'abreuva de cette folie. Les mercenaires au loin pouvaient voir l'immense statue portée au rouge et sentir l'odeur de la chair qui brûle. Baal fut encore ravit, et l'eau tomba une fois de plus sur Carthage. Est-ce la folie des Carthaginois ou la peur de Baal qui poussa les Mercenaires à lever le siége le jour suivant ? Nul ne le saura.

    Le culte de Hammon-Baal et de Baal en général pris fin avec le rasage de Carthage par Scipion. Le sol fut salé pour que rien ne repousse sur cette terre maudite. On retrouva des traces de Baal dans la Bible, apparaissant comme l'avatar même des faux dieux (par opposition au vrai Dieu de la Bible). Il perdure dans notre société son la forme de Satan, la version christianisé de Baal.


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  • Les Anges

    Ange, être spirituel considéré comme un messager ou un intermédiaire entre Dieu ou les dieux et l'humanité. Le terme vient du grec aggelos, " messager ". Que l'on se situe dans la religion grecque ancienne, dans le judaïsme (en hébreu mal'ak signifie " envoyé "), dans le christianisme, ou dans l'islam, ce sont des anges, messagers divins envoyés aux humains pour les instruire, les informer ou leur donner des ordres, qui jouent le rôle d'intermédiaires entre l'homme et le divin. Plus libres et plus puissants que les hommes, ils sont cependant soumis au divin. Un ange peut aussi faire office de gardien, de protecteur, en tant que guerrier céleste et même puissance cosmique. Par ailleurs, la ligne qui sépare le bon ange du mauvais, ou démon, est parfois floue. Les anges sont des puissances personnifiées.

     

    Dans la tradition juive

    Dans sa dévotion pour le monothéisme, culte d'un seul Dieu, l'ancien peuple d'Israël transforma, semble-t-il, tous les dieux vénérés précédemment (comme, par exemple, le dieu du puits, dit Lahaï Roy, voir Genèse, XVI, 14) en anges servant le Dieu unique, un peu comme des courtisans serviraient un roi. Il était, en effet, nécessaire de reconnaître l'existence de puissances intermédiaires entre le Dieu d'Abraham et les hommes. Cette acceptation de la croyance aux anges fut une évolution relativement facile parce que les dieux inférieurs et les anges pouvaient être appelés " fils de Dieu ". Dans la pensée hébraïque traditionnelle, on pensait que les anges avaient une forme humaine masculine, de sorte qu'on les prenait parfois pour des hommes. Après l'exil babylonien d'Israël (597-538 av. J.-C.), la pensée juive sur les anges se modifia et s'enrichit considérablement.

     S'inspirant de l'art mésopotamien, des artistes et des écrivains dotèrent les anges d'ailes, même les anges anthropomorphes, et se prirent d'intérêt pour les vêtements, le nom et le rang relatif des anges. Le symbole des ailes eut deux significations principales : la beauté et la capacité de s'envoler au-dessus de la condition humaine. Ainsi on pensa que la mort n'affectait pas les anges. Outre l'influence mésopotamienne, la tradition dualiste perse ajouta une autre dimension à la conception juive des anges avec sa croyance en des anges bienfaisants et en des anges destructeurs, en rébellion contre Dieu. La communauté juive de Qumran ou Esséniens, par exemple, considérait le monde comme un champ de bataille, la scène d'une lutte entre L'Esprit de Vérité et l'Esprit du Mal, ce dernier étant une puissance angélique opposée à Dieu et appelé Bélial.


    Dans le christianisme

    Par la suite, le folklore angélique connut un développement extraordinaire dans le judaïsme et le christianisme, notamment parce qu'il perpétua l'ancienne pratique consistant à absorber les dieux des religions polythéistes en les transformant en anges. Bien que la croyance dans les anges soit largement reconnue par la Bible, certains théologiens pensent que la référence aux anges fut adoptée par les écrivains bibliques à la fois comme outil littéraire pour personnifier la présence divine et comme moyen de reléguer à l'arrière-plan les dieux des religions polythéistes. D'autres pensent que les anges rappellent aux chrétiens la transcendance du Dieu inaccessible qui a voulu communiquer avec les hommes. Certains chrétiens des premiers siècles ont pensé que Jésus était un ange et non un homme véritable, ce qui provoqua des discussions théologiques poussant les chrétiens à préciser progressivement les deux natures humaine et divine du Christ.


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