• Système d'écriture Maya


    Le système d'écriture maya est considéré par les archéologues comme le plus perfectionné des systèmes de la Méso-Amérique. Les Mayas utilisaient 800 signes individuels ou glyphes, disposés deux par deux en colonnes se lisant de gauche à droite et de haut en bas. Les glyphes mayas représentaient des mots ou des syllabes se combinant pour désigner n'importe quel concept : un nombre, une période de temps, un membre de la royauté - par son nom ou son titre - un événement survenu au cours de la dynastie, un dieu, un scribe, un sculpteur, un objet, un édifice, une place ou un mets. Les inscriptions hiéroglyphiques étaient soit gravées dans la pierre ou le bois sur des monuments et des œuvres architecturales, soit peints sur du papier, des murs de plâtre ou des objets en céramique.


    L'unité de base du système d'écriture maya est le cartouche de glyphes, qui équivaut aux mots ou aux phrases d'une langue moderne. Les cartouches pouvaient ne renfermer que trois ou quatre glyphes ou au contraire en comporter jusqu'à 50. Certains glyphes avaient aussi valeur de préfixe ou de suffixe. Le système n'était pas alphabétique.
     


    L'écriture maya est difficile à interpréter pour un certain nombre de raisons. Tout d'abord, les glyphes ne représentent pas que des sons ou des concepts, ils sont parfois mixtes, ce qui en rend la lecture difficile. En outre, de nombreux glyphes peuvent avoir plus d'une signification, les concepts pouvant être transcrits de diverses manières. Les nombres, par exemple, peuvent être transcrits à l'aide de symboles numériques ou à l'aide de symboles graphiques représentant le dieu qui leur est associé, ou les deux à la fois. Certains glyphes, tout en illustrant un même concept, correspondent aussi à plus d'un symbole phonétique. Par exemple, le nom du chef de Palenque, Pacal, qui signifie littéralement «masque à main», apparaît parfois sous la forme d'un pictogramme représentant un masque à main, parfois sous forme de transcription phonétique en trois syllabes «pa-cal-la» et parfois des deux façons, picturale et phonétique.


    Le décryptage des textes a été facilité grâce aux ordinateurs, aux techniques d'illustration et aux connaissances accumulées au cours d'un siècle de recherches scientifiques. Néanmoins, les hiéroglyphes mayas n'ont pu être entièrement déchiffrés : on ne peut que les interpréter, et non les lire. À ce jour, près de 85 pour 100 des hiéroglyphes ont été décryptés. Chez les Mayas, l'écriture était un don sacré des dieux et la plupart des gens ne pouvaient lire. La connaissance de la lecture et de l'écriture était la chasse gardée d'une élite restreinte qui se croyait nantie du privilège d'entrer en communication directe avec les dieux et de servir d'intermédiaire entre ceux-ci et le petit peuple.


    Dès les premiers temps de leur histoire, les Mayas ont utilisé l'écriture comme un instrument de propagande plutôt comme une façon de consigner avec force précision les événements historiques. Dans une société hiérarchique où l'élite combattait pour les postes de prestige et de pouvoir, l'écriture servait à renforcer la puissance militaire du chef et à légitimer sa descendance de la noblesse ancestrale et des forces divines. Les inscriptions sur les monuments de pierre avaient pour objet de peindre le chef sous le jour le plus favorable qui soit; elles relataient principalement des événements historiques, les mariages, les naissances, les campagnes militaires et les victoires ainsi que les faits et gestes des dirigeants et les activités de la dynastie.

     
    Les codex

     
    Les Codex ou «Los Códices» se construisent pour donner des rectangles qui se lisent normalement de gauche à droite et de bas en haut.


    Le Codex de Dresde Lamina ou Dresdesis comportant 78 pages découvert à Vienne en 1739, le Codex de Paris ou Codex Borbonicus qui est à la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale, le Codex Grolier est celui qui a été découvert le plus récemment et qui est à New York, ainsi que le Codex Mendoza et celui de Florence et quelques dizaines d'autres repartis dans le monde entier.


    Les quatre codex que nous connaissons portent exclusivement sur la religion et l'astronomie. Ils sont pour la plupart écrits en yucatèque de l'époque, une des 31 langues mayas. Ces manuscrits faits à la main étaient le plus souvent de fibres végétales d'agaves ou de peaux d'animaux en forme de bandes allongées et pliées en accordéon. Ils étaient exclusivement réalisés par le «tlacuilo» sorte de peintre - scribe. On le voit ici qui trace des signes au pinceau.
     
    La Relation des choses du Yucatán a été rédigée par le père Diego de Landa, responsable de l'autodafé d'un grand nombre d'anciens textes, codex et documents mayas. Certains voient dans la rédaction de cette œuvre une explication de la colère destructrice de l'auteur, tandis que d'autres y voient un acte de repentir pour ce geste iconoclaste qui a réduit à néant une si vaste collection de documents historiques.


    Il existe en outre 93 comptes rendus divers, portant sur l'histoire et la géographie, rédigés par les Mayas. On y traite tantôt de flore, de faune, de population ou de ruines, tantôt de coutumes, de traditions ou d'événements historiques.
    Les hiéroglyphes mayas ont été répertoriés pour la première fois en 1962. Depuis 1980, beaucoup de progrès ont été réalisés dans le écryptage des nouveaux glyphes trouvés à Palenque, à Tikal et ailleurs. Ces travaux, qui se poursuivent, permettent d'espérer qu'un jour seront éclaircis nombre des mystères entourant les Mayas.
    Caractéristique de la civilisation maya, ces manuscrits «códices» étaient revêtus d'une couverture en peau de jaguar, signe de leur extrême valeur. La lecture, comme l'écriture, est essentiellement aléatoire, divinatoire.
    Les quatre codex préhispaniques sont les suivants:


    Le Codex de Dresde, comportant 78 pages, a probablement été rédigé à Chichén Itzá entre l'an 1200 et l'an 1250. Certains archéologues estiment qu'il pourrait avoir été écrit un demi-siècle plus tard, ailleurs au Yucatán. Il renferme des almanachs, comptabilisant les jours, des tables d'éclipse, des prédictions, de prophéties et un relevé des mouvements de la planète Vénus. Il mesure trois mètres et demi et il aurait été peint par au moins huit scribes.

     
    Le Codex de Madrid ou Tro-Cortesianus, rédigé par huit scribes différents, traite d'horoscopes et de tables astrologiques. Il aurait été envoyé par Hernán Cortés à la cour royale d'Espagne puis conservé au Musée des Amériques de Madrid. Ses 112 pages d'écrits religieux et de prédictions, un temps séparées en deux sections appelées Codex Troano et Codex Cortesianus, furent réunies en 1888.

     
    Le Codex de Paris ou Codex Peresianus, d'une longueur de 22 pages, renferme des prédictions et un calendrier. Le Codex de Paris ou Peresianus, trouvé dans la poubelle d'une bibliothèque parisienne, est dans un état très dégradé. Il est actuellement conservé à la Bibliothèque Nationale à Paris. 
     
     
     Le Codex Grolier est celui qui a été découvert le plus récemment; il a été pour la première fois présenté au public au Grolier Club de New York. Il semble qu'il ait été découvert dans une caisse en bois, dans une caverne du Chiapas. Il est en piètre état et ne contient que la moitié d'une table de 20 pages traitant des mouvements de la planète Vénus. Il est daté de 1230 apr. J.-C., ce qui en fait le plus ancien des codex connus d'avant la Conquête.

    Alors que les érudits connaissaient les trois autres Codex depuis le XIXème siècle, le Codex Grolier n'est apparu que dans les années 1970. Ce quatrième Codex Maya authentifié, un fragment de 11 pages, aurait été trouvé dans une grotte. Conservé dans un musée au Mexique, il n'est pas exposé au public mais des photos sont disponibles sur la toile. Ses pages sont bien moins complexes que toutes celles des autres Codex. Chacune représente un héros ou un dieu, tourné vers la gauche. Le haut de page est marqué d'un nombre. Le bas de page gauche présente apparemment une liste de dates.


     
    Parmi les autres ouvrages mayas importants, mentionnons les suivants: Outre les grands Codex, seuls quelques ouvrages postérieurs à la conquête espagnole peuvent nous renseigner sur la littérature maya. Il s'agit: du «Chilam Balam»: copié et rédigé au Yucatán, il relate surtout les différentes étapes des migrations des tribus mayas depuis 9000 avant J-C. et du «Popol Vuh» ou «Livre du Conseil»: originaire du Guatemala, ce manuscrit a été découvert au XVIIIè siècle à Chichicastenango. Similitudes ici avec la migration des survivants Atlantes d'il y a 10 000 ans.


    Le Popol Vuh est un grand récit épique relatant les événements sacrés et profanes jalonnant l'histoire du peuple maya quiché. Il a été rédigé en caractères latins par les chefs des Mayas Quichés de Chichicastenango entre 1554 et 1560.
     
    Le Chilam Balam sont des recueils de chants, de prophéties et de calendriers préservés par la tradition orale et transcrits maintes et maintes fois. Ces ouvrages renferment les observations, les calendriers et les prophéties du devin ou magicien nommé Balam, et ils portent le nom de leur lieu d'origine.

    Les Annales des Cakchiquels ont été d'abord traduites en anglais, puis en espagnol. Elles sont aussi connues sous le nom de Mémorial Solola et elles ont été rédigées en 1605 en langue cakchiquelle. Le contenu de ces annales est semblable à celui du Popol Vuh.

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