• Faut-il s’inquiéter pour l’avenir de l’espèce humaine ? Des études montrent que la fécondité, notamment dans les pays industrialisés, est en forte baisse.
    Notre mode de vie est-il la seule raison de cette natalité déficiente ? Assez paradoxalement, la surpopulation est un autre sujet d’inquiétude. Mais, doit-on parler de surpopulation ou d’inégalité de la répartition des richesses ?
    Il semble important d’aborder la démographie mondiale autrement qu’en énumérant des chiffres. Derrière les statistiques démographiques se cache en effet un réel problème écologique et social.

     
     

    Le nombre d'humains nés sur Terre depuis les origines se situerait autour de 80 milliards. Sur les 80 milliards, près de la moitié serait née au cours des deux derniers millénaires. La population mondiale a surtout augmenté depuis 200 ans.

    Le six milliardième être humain a officiellement vu le jour le 12 octobre 1999, à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine. Cette date a été choisie arbitrairement par le F.N.U.A.P.

    Entre 1900 et 2000, selon les estimations de l’O.N.U., la population de la planète est passée de 1,65 à 6,06 milliards d’hommes.

     

    Une rue de Calcutta, capitale de l'État du Bengale-Occidental, dans l'est de l'Inde

    La population continue à augmenter, mais le taux d’accroissement naturel (différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité) diminue régulièrement : il est passé de 2,04 % à la fin des années 1960, à 1,3 % aujourd’hui.
    Quant au nombre d’enfants par femme, il a lui-même fortement chuté pendant la même période, passant, en moyenne, de 5 à 2,7.

    Il y a à peu près le même nombre de femmes que d’hommes sur Terre. Sur 1000 personnes, 503 sont des hommes et 497 des femmes.
    L’écart se creuse avec l’âge. Ainsi, en France, 8 centenaires sur 10 sont des femmes (en 2005).  

    Après nous avoir prévu un avenir catastrophique dû à la surpopulation, les experts sont aujourd’hui beaucoup plus modérés.


     

     L’évolution démographique mondiale depuis les années 1950

    Entre 1950 et 2000, la population mondiale a plus que doublé, à un taux annuel moyen de croissance de 1,8 %. Mais, l’évolution a été différente selon les grandes régions du monde.

    Le continent asiatique s’est accrue de 2 milliards d’hommes et représente aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale.

    A l’inverse, en 1950, l’Europe était peuplée de 375 millions d’habitants, formait le deuxième ensemble démographique du monde.
    Aujourd’hui, elle occupe la 3e place, dépassée par l’Afrique.

    L’ex-U.R.S.S. et l’Europe ont le taux annuel moyen de croissance le plus faible (0,8 %) et sont particulièrement affectés par le vieillissement de leur population.

    L’Amérique du Nord maintient son rang de cinquième ensemble mondial, avec un taux annuel moyen de croissance de 1,3 %.

     

     La contraception

    La baisse de la natalité résulte pour l’essentiel de la diffusion de la contraception dans les pays développés ou en développement. 


     L’inégalité entre hommes et femmes

    L’encouragement à la planification familiale dépend du degré de liberté des femmes. Leur émancipation passe par une amélioration sensible de leur situation économique et sociale.

    Les femmes représentent les deux tiers des adultes analphabètes dans le monde. En matière de santé, elles font souvent l’objet d’une discrimination, qui entraîne une surmortalité féminine.

    Selon le F.N.U.A.P., sur 80 millions de grossesses recensées par an dans le monde, un tiers environ ne sont pas prévues, et environ 500 000 femmes meurent des suites de leur grossesse. 


     Dégradation du sperme humain

    Selon une étude, les hommes produiraient de moins en moins de spermatozoïdes. Dans les pays développés, en 50 ans, la qualité du sperme humain a décliné.
    Une étude qui a porté sur les dons de sperme faits en France de 1973 à 1992 a montré qu’il n’y avait pas malformation.
    C’est une diminution progressive du nombre de spermatozoïdes. Il y a environ 30% de spermatozoïdes en moins.
    Stress et surtout pesticides seraient les causes de ce problème.

      


    Entre indifférence et stress

    Notre mode de vie n’est certainement pas étranger à la baisse de la natalité. La cellule familiale a éclaté et les problèmes économiques n’encouragent pas à fonder une famille. De plus, il existe une fracture de plus en plus importante entre « jeunes » et « vieux ».
    Qu'attendent les gouvernements pour nous doter d'une véritable politique familiale et de logement?
    La proportion de personnes âgées est en augmentation mais parallèlement, nous les traitons comme s'ils n'avaient plus rien à apporter à la société.
    Autrefois et toujours aujourd’hui, dans certains pays, considérés comme porteurs du savoir et essentiels à l’apprentissage, nos « vieux » sont devenus un fardeau que l’on n’hésite pas à abandonner dans des mouroirs. 

    Le taux de natalité est actuellement de l'ordre de 13 pour 1 000 en France, de 11 pour 1 000 en Belgique et en Suisse, alors qu'il dépasse 50 pour 1 000 dans les pays à fort taux de natalité comme le Mali, le Niger ou l'Angola.

    Parallèlement, l'indice de fécondité (nombre d'enfants par femme) a également diminué, de sorte que, dans un certain nombre de pays, le remplacement des générations, qui correspond à 2,1, n'est plus assuré. Ainsi, cet indice est de 1,9 pour la France, de 1,4 pour le Canada et de 1,3 pour l'Allemagne et l'Autriche.


     

     L’immigration a-t-elle un impact sur la démographie ?

    Les pays occidentaux affichent un taux d’émigration en nette augmentation sur les 50 dernières années.
    Une naissance sur huit en France est de mère immigrée.

    La crise économique qui a touché les pays européens dans les années 1970 et 1980 a fait de l’immigration un enjeu politique et du racisme un thème électoraliste.

    En France, une personne sur quatre est immigrée ou d’ascendance étrangère. Sans les vagues successives d’immigration depuis un siècle, l’Hexagone ne serait peuplé aujourd’hui que de 48 millions d’habitants environ au lieu des 62 millions recensés.

     


    Les perspectives démographiques pour le XXIe siècle

    Il a fallu 40 000 ans, depuis l’homme de Cro-Magnon, pour en arriver à 2,5 milliards d’individus. Il a fallu trente-sept ans pour que la population du globe double, entre 1950 et 1987, passant de 2,5 à 5 milliards d’habitants. Selon l’O.N.U., il faudra plus de temps pour qu’elle double à nouveau et l’hypothèse d’une explosion démographique paraît exclue.

    Dans presque tous les pays industrialisés, cette fécondité est désormais inférieure au taux de remplacement et, dans leur majorité, les pays européens s’orientent vers une diminution de leur population. 

     

    L’ONU prévoit une moyenne de 2,1 enfants par femme au milieu du XXIe s. La population mondiale pourrait alors passer à 11 milliards de personnes et se stabiliser.
    Les prévisions les plus pessimistes prévoient une moyenne de 1,6 enfant, soit le taux actuel de fécondité générale en Europe. La population mondiale commencerait à diminuer, après avoir atteint un maximum de 8 milliards de personnes.
    Mais cette évolution n’est pas uniforme.

    L’accroissement naturel est en forte augmentation en Afrique subsaharienne, dans une grande partie des pays musulmans du Moyen-Orient (Arabie saoudite, Iraq, Iran, Afghanistan) ou en Bolivie.

    L’Afrique subsaharienne connaîtra une expansion sans précédent, passant en trente ans de 746 millions à 4,6 milliards d’individus ; en 2025, elle représentera 19 % de la population mondiale, au lieu de 12 % aujourd’hui.

     

    En Afrique, la famine tue plus que les guerres. Les enfants en sont les premières victimes. En 1968, les Biafrais ont connu un véritable génocide

    En Asie, le taux annuel moyen devrait descendre à 1,2 %, en raison de la régression de l’accroissement naturel en Chine (0,7 %) et en Inde (1,3 %).

    La population mondiale serait donc redistribuée. En 2025, les pays d’Europe, ceux d’Amérique du Nord et ceux de l’ex-U.R.S.S. se classeraient, respectivement, aux quatrième, cinquième et sixième rangs.
    La population européenne se renouvellerait faiblement. L’Amérique du Nord et l’ex-U.R.S.S. auraient une croissance très faible et ne regrouperaient plus que 15 % de la population mondiale.  


    Asie et Afrique totaliseraient alors plus des trois quarts de la population mondiale. Entre 1950 et 2025, la population africaine devrait être multipliée par 7, celle de l’Amérique latine par 4, celle de l’Asie par 3,5.

     

     

     Vers de plus en plus d’inégalités

    Derrière ces chiffres se cache un grave problème : celui de la fracture sociale entre pays riches et pays pauvres.
    Les pauvres formeront les quatre cinquièmes de la population.

    La moitié de l’humanité se rassemble sur moins de 10 % des terres émergées. On peut distinguer trois grands foyers de peuplement dense :

    L’Extrême-Orient, y compris le Sud-Est asiatique, porte la plus forte concentration humaine de la planète

    L’Asie du Sud, englobant le sous-continent indien (Inde, Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka), regroupe plus d’1,3 milliard d’hommes

    Le foyer européen : 350 millions d’habitants vivent sur 2 millions de km². Les densités les plus élevées se trouvent dans une zone qui s’étend du sud-est de l’Angleterre à l’Italie du Nord

      

    La population africaine continuera de progresser plus rapidement que celle des autres parties du monde en développement : vers 2050, plus d’un enfant sur deux naîtra en Afrique.

    La question du rapport entre la démographie et les ressources terrestres demeure donc posée. Elle est indissociable d’un débat sur l’inégale utilisation de ces ressources, qui se fait principalement au profit des pays industrialisés.
    Ces derniers, qui représentent 20 % de la population mondiale, détiennent 80 % des richesses du globe, et les sept pays les plus industrialisés produisent à eux seuls près des deux tiers de la richesse mondiale.

     

    En 1994, le Rwanda a été au bord de l'agonie. Epidémies et famine ont été plus meurtriers que la guerre

     En Afrique subsaharienne et en Asie, la pauvreté frappe 40 % de la population. Selon la FAO, 800 millions de personnes souffrent de la faim. La pénurie n’est pas consécutive au surpeuplement, mais à la désorganisation politique et économique des pays.


     

     L’eau : l’enjeu du XXIe siècle

    L’approvisionnement en eau constitue l’impératif prioritaire des prochaines décennies, au point que l’eau, dont la consommation augmente rapidement, peut être, d’ores et déjà, considérée comme une matière première stratégique.

    Les Nations unies relèvent 300 zones de conflits potentiels pour la maîtrise des fleuves internationaux, comme le Nil ou l’Euphrate, ou celle des nappes phréatiques. La pénurie d’eau est une menace qui pèse sur 40 % de la population mondiale.

     


     Sommes nous trop nombreux sur Terre ?

    On a souvent tendance à dire que si nous étions moins nombreux, nous vivrions mieux. Si les 6,5 milliards d'habitants de la planète adoptaient le modèle de vie occidental, très polluant, nos ressources seraient épuisées en quelques années.

    Les 5,5 milliards d'habitants des pays pauvres ont un impact beaucoup plus faible sur la planète que le milliard d'habitants des pays riches.

    La Terre pourrait parfaitement supporter 12 milliards d'humains ayant le mode de vie des Africains. Le problème n'est pas un problème de nombre, c'est un problème écologique et énergétique


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique