• Le reigne des Dragons

    Depuis des millénaires, le mythe du dragon hante l’imagination des peuples. Le dragon est probablement le plus notoirement connu de tous les monstres de légende. Mais, est-on bien sûr qu’il s’agit d’un mythe ?


    On constate que pendant des siècles, le dragon a joué un rôle dans les arts, les légendes et la religion. Saint Georges terrassant le dragon n’est qu’une des nombreuses légendes relatives à cette créature symbolique.

    L’homme n’a jamais eu suffisamment d’imagination pour inventer ou créer sans se servir d’un modèle.

    Mais, quel est ce modèle ? Un animal ? Plusieurs animaux dont on a mélangé les attributs ? La question se pose donc de savoir si le dragon a réellement existé.

     
    La queue en pointe, le corps couvert d’écailles, des flammes qui sortent de sa gueule : tel est le portrait traditionnel du dragon en Occident. Vaguement reptilien, cet animal vole silencieusement.


    La littérature a depuis longtemps mis en vedette le dragon même si les représentations modernes sont bien différentes des dragons des lointaines légendes.
    Initialement, le dragon était censé dormir au fond des étangs, ce qui en fait un animal amphibie.

    Son sang contenait de foudroyants poisons. Le dragon était donc un animal probablement venimeux.

    Depuis, les écrivains ont rajouté des caractéristiques. Par exemple, l’écrivain de science-fiction Anne MacCaffey a imaginé que les dragons se nourrissaient de substances minérales, et celles-ci, combinées aux acides de l’estomac, donnent naissance à des gaz toxiques, spontanément inflammables. 


    Le dragon cracheur de feu a été repris plus récemment au cinéma dans le règne du feu réalisé par Rob Bowman en 2002. Les dragons deviennent alors les responsables de l’extinction des dinosaures. Assoiffés de sang, ils tentent d’anéantir l’humanité.

    La conception des dragons dans le Règne du Feu

    "Nous les avons faits puissants et denses", explique Rob Bowman. "Leurs mouvements sont dictés par leur morphologie plus que par une recherche esthétique. Ils ont des gestes efficaces, ils combinent des caractéristiques reptiliennes et aériennes. Nous les avons élaborés comme pour un documentaire". 

    L'un des points qui a particulièrement intéressé le cinéaste était la façon dont les dragons crachaient des flammes. "Nous avons imaginé que ces créatures crachaient deux jets d'une sorte de venin qui, en se mélangeant plus loin devant leur museau, s'enflammeraient. Comme les serpents, elles comprimeraient des glandes situées dans leur gueule et pulvériseraient les deux produits qui brûleraient au contact l'un de l'autre".

    Cependant, il existe une grande variété de dragons à travers le monde. Certains sont terrestres, d’autres aquatiques. Nos lointains ancêtres les avaient affublés d’attributs humains et bestiaux afin de mieux suggérer leur pouvoir surnaturel.
    Ils façonnaient également l’apparence du dragon en fonction des bêtes sauvages qu’ils côtoyaient. Ainsi, on a un dragon-éléphant aux Indes, un dragon-cerf en Chine et un dragon-reptile en Europe.

    Persée et Andromède peint par Piero di Cosimo, un peintre de la Renaissance. Dans la mythologie grecque, Andromède est attachée à un rocher, offerte en sacrifice à un dragon de mer. Persée la délivre grâce à ses armes magiques 

    Dans de nombreuses civilisations, le serpent était l’ancêtre du dragon. Les deux animaux sont d’ailleurs très liés dans de nombreuses civilisations.

    Il est donc très difficile de faire un portrait robot de cette créature tant les descriptions divergent. 

    Symbole du Mal ou du Bien ?

    Les interprétations sont différentes en Orient et en Occident.

    La tradition chrétienne a fait du dragon le serviteur du Diable et l’incarnation du Mal. C’est le « Serpent maudit » chassé du Paradis par l’archange saint Michel. 

    Mais, il n’en a pas toujours été ainsi. Les dragons des mythes ancestraux étaient des créatures beaucoup moins malfaisantes.




    Certes, ils inspiraient de la terreur mais ils causaient peu de ravages. Les dragons pouvaient vivre en paix avec les hommes, qui se conciliaient leurs bonnes grâces en échange d’un tribut annuel d’or ou de vies humaines.

    Dans les anciens mythes, le dragon est aussi le gardien des eaux. Ces monstres détenaient le pouvoir de faire tomber la pluie.


    Ils étaient aussi des symboles de régénération. Le sang des dragons morts pouvait fertiliser la terre. Un peu partout dans le monde, en Occident comme en Orient, les traditions populaires ont perpétré ce rôle symbolique des dragons, au cours de rites de fertilité immémoriaux.

    En Occident, l’histoire du dragon terrassé connaît beaucoup de variantes. Pour la plupart des héros anciens, Siegfried, Sigurd, Beowulf, saint Georges, saint Michel, Arthur, Tristan ou Lancelot, c’était le couronnement d’une carrière que de tuer un cruel dragon. Sur ce thème, les légendes ont foisonné.


    Par opposition à l’Occident, le dragon personnifie en Chine la douceur et la bonté. Les dragons étaient les dieux de la pluie. Ils formaient des nuages avec leur souffle et arrosaient les champs de riz.


    Les dragons chinois changeaient de couleur selon les circonstances. Le noir symbolisait la destruction et c’était aussi le dragon-tonnerre de la famille impériale.
    Le jaune signifiait la chance et l’azur annonçait la naissance des grands hommes.
    Les dragons pouvaient également devenir invisibles et luire dans l’obscurité.

    En Corée, chaque fleuve, chaque rivière accueillait son propre dragon.

    En Asie, les os de dragons faisaient partie de la pharmacopée traditionnelle. Il est presque certain qu’il s’agissait de fossiles d’animaux préhistoriques.

    Aujourd’hui encore, en Chine, on célèbre la nouvelle année en promenant dans les rues d’immenses dragons de papier et de bambou.

    En France, à Tarascon, un mannequin figurant un animal monstrueux, est promené chaque année dans la ville. Cette procession est conduite en souvenir d’un monstre amphibie qui a fait régner la terreur dans la région des bords du Rhône, avant d’être selon la légende, apprivoisé par sainte Marthe. 

    On interprète généralement le combat de saint Georges contre le Dragon comme une allégorie illustrant la victoire du christianisme sur les puissances des ténèbres.

    Mais, des légendes et des traditions recueillies en des endroits différents révèlent que ce combat a une valeur symbolique plus ancienne et plus universelle.
    A l’origine, dans tous les pays, le dragon représente le principe de fertilité. Il naît à chaque printemps d’un œuf déposé sous l’eau. Chaque année, en hiver, il faut tuer le vieux dragon pour faire place au nouveau qui naîtra au printemps prochain.

    On peut également interpréter ce symbolisme comme une victoire sur la mort et la renaissance de tout être à travers la naissance : le vieil homme déclinant est remplacé par son jeune fils plein de vigueur.

    Une chose est certaine, à l’origine, le dragon est un animal qui vit en partie dans l’eau.

     


    Le commerce des dragons

     Les légendes du monde entier provoquèrent jadis un commerce florissant de faux dragons dans toute l’Europe.
    On fabriquait et vendait des imitations de dragons qui venaient, disait-on, tout droit des cavernes et des bancs de sable d’Asie.
    Ces prétendus monstres apparurent dès le XVIe siècle. Ces faux dragons n’étaient pas plus gros que des chatons et étaient vendus comme étant des bébés dragons. 

    En fait, il s’agissait probablement de petits lézards volants ramenés de la péninsule malaise et des Indes orientales qu’on avait mutilés.

    D’autres faux dragons furent créés de toutes pièces à partir de morceaux de raie géante ou bien en ajoutant des ailes de chauve-souris au corps desséché d’un lézard.

     
    Le dragon a-t-il existé ?

    Pourquoi ces créatures hybrides exercent-elles un tel pouvoir sur nos esprits ? On rencontre des dragons terrestres mais plus récents et des dragons aquatiques, le modèle original. Un peu partout dans le monde, il y a une grande variété de dragons.
    D’où viennent-ils ? Ont-ils été créés pour satisfaire un besoin humain, pour personnifier des forces naturelles alors inexplicables ?

    En 1960, les dragons firent la une des journaux. L’histoire se passe en Nouvelle-Guinée. On racontait que les habitants d’une région avaient été attaqués par des dragons dont certains atteignaient 6 mètres.

    Les rumeurs les plus folles circulaient : les monstres crachaient le feu et la fumée et suçaient le sang de leurs victimes.

    Des cadavres présentaient des blessures de plus de 30 cm de long que l’on prétendait faites par des griffes de dragon.
    La panique fut telle que les autorités gouvernementales rassemblèrent la population dans des enceintes protégées et promirent une grosse récompense pour la capture de l’un des monstres, mort ou vif.

    Personne ne partit à la chasse aux dragons. Ces derniers devaient sans doute être repus car on ne les revit jamais… 

    Aujourd’hui, la plupart des gens considèrent le dragon comme un animal purement légendaire.
    Plusieurs questions peuvent se poser. D’une part, les dragons sont-ils vraiment les descendants des grands reptiles du secondaire qui auraient survécu comme le prétendent certains jusqu’à l’aube de notre histoire ?


    D’autre part, on retrouve les histoires de dragons dans tant de pays différents que l’on peut se demander s’il n’y a pas à la base une origine commune.


    Enfin, les représentations initiales que l’on en fit évoquent de manière étonnante certains reptiles volants tels que les scientifiques ont pu les reconstituer.

    L’expression « dragon » personnifie certainement plusieurs espèces différentes, certaines aquatiques et d’autres terrestres. Ces animaux, bien réels, ont apparemment suffisamment impressionnés nos lointains ancêtres pour que mythes et légendes en fassent des créatures surnaturelles.


    Cependant, je souligne le fait qu’aucune peinture pariétale, ni aucune autre représentation datée de la préhistoire (sculptures, roches sculptées, poteries décorées …) à travers le monde ne représente un animal se rapprochant du dragon.
    Que doit-on en conclure ?

    Que cet ou ces animaux n’ont jamais existé ? Ou que leur population était extrêmement réduite et endémique à quelques régions reculées ?

    Chacun est libre d’en tirer ses propres conclusions. Mais, il est certain que ces monstres ailés à l’haleine de feu continueront pendant longtemps à assouvir notre soif de merveilleux.


  • Commentaires

    1
    silivren
    Vendredi 11 Février 2011 à 08:59
    Plutot sympa ton blog, beaucoup d'articles intéressants, dont celui-ci :-)
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