• Voiture piégé-la nouvelle arme du térrorisme

    Utilisées depuis le XIXe siècle avec des résultats variables, les bombes sont devenues l'une des armes traditionnelles de la terreur.

    Les engins explosifs peuvent être tactiques, c'est-à-dire chercher à atteindre des objectifs ponctuels et limités, comme l'élimination d'une personne précise, ou une embuscade contre une patrouille militaire. Ils peuvent également être stratégiques et chercher à entretenir un climat général de terreur, à démontrer une capacité à conserver l'initiative ou simplement des capacités opérationnelles. Plus que la taille, c'est l'objectif qui détermine le caractère tactique ou stratégique d'une bombe.


    Il est également possible de " transformer " une bombe tactique en un engin stratégique. En Irlande du Nord, par exemple, on a fréquemment engagé des bombes en deux temps: une première bombe de faible puissance explose faisant quelques blessés, dans un second temps, lorsque les curieux et les forces de sécurité se sont rassemblées à l'endroit de l'explosion, une seconde bombe de plus grande puissance est déclenchée, causant encore plus de victimes. Le Hezbollah, au Sud-Liban, utilise aussi cette technique, en dirigeant la première explosion contre une patrouille israélienne, et une seconde explosion contre ceux qui lui viennent en aide.


    En Irlande du Nord, a été développée la pratique dite de " l'attentat par procuration ". Dans ce cas la bombe est posée par un individu contraint et sous chantage. Une variante de cette technique est de dissimuler un engin stratégique dans un véhicule à l'insu de son propriétaire.


    Envois piégés

    Les lettres et colis piégés ont été utilisés par l'IRA, quelques mouvements palestiniens, et le Mossad israélien, pour ne mentionner que les campagnes les plus connues. Une place particulière dans ce domaine est occupée par UNABOMBer qui a perpétré au moins 16 attentats entre 1978 et 1996.

    Malgré leurs faibles dimensions, les envois piégés peuvent le plus souvent être catégorisés comme stratégiques. L'expédition d'envois piégés " tous azimuts " et ne visant pas une personne en particulier a le plus souvent pour objectif de faire pénétrer l'insécurité dans la sphère intime des individus, et s'inscrit donc dans un contexte stratégique. C'est l'exemple des envois de lettres piégées par Septembre Noir en 1970 à différents organes officiels israéliens. Les envois étant le plus souvent ouverts par des secrétaires ou du personnel subalterne, l'objectif d'une telle campagne est davantage de créer un climat de terreur que d'éliminer une cible particulière.

    Il en est tout autre de la longue campagne d'UNABOMBer qui visait des personnes spécifiques et qui était organisée de sorte à atteindre la personne visée, souvent des membres du monde académique, à leur domicile. Il s'agit ici d'attentats qui pourraient être qualifiés de tactiques s'ils s'inscrivaient dans le cadre d'une lutte avec des objectifs stratégiques clairs. En l'occurrence, l'auteur était un psychopathe.

    Peut être qualifiée de tactique la campagne de lettres piégées adressées aux offices américain et londonien du journal saoudien al-Hayat en décembre 1996 et janvier 1997 (en tout 16 lettres ont été expédiées à divers destinataires).


    Lettre piégée (janvier 1997)

    Souvent les envois piégés sont détectables par la qualité de l'enveloppe ou de l'emballage, par des lieux d'origine insolites ainsi que par des adresses mal orthographiées. Le libellé de l'adresse est un indice, mais non un critère absolu. L'expérience montre que les terroristes sont souvent cultivés et maîtrisent souvent parfaitement des adresses complexes.

    Les mécanismes de déclenchement se sont raffinés. Des déclencheurs mécaniques de Septembre Noir, on est passé au déclencheurs électriques du Mossad dans les années 80, au déclencheur utilisant des cartes de Noël électroniques contre le journal al-Hayat en 1997.

    Véhicules piégés et véhicules-bombes

    Les véhicules piégés sont le plus souvent des engins tactiques. C'est essentiellement l'occupant du véhicule qui est visé.

    Les véhicules-bombes peuvent être utilisés comme moyen tactique, ou comme moyen stratégique. Dans ce dernier cas, l'explosion ne vise pas une personne en particulier, mais une foule ou des installations. Lorsque le véhicule-bombe est utilisé en embuscade, c'est la nature de la " cible " qui donne à l'attentat son caractère tactique ou stratégique.

    La tentative d'attentat contre José Aznar, le 19 avril 1995, a les caractéristiques d'un attentat " tactique ", mais par la nature de l'objectif, il s'agit bien d'un attentat de type stratégique.

    Certains groupes terroristes se sont spécialisés dans la fabrication d'engins explosifs sophistiqués. C'est le cas de l'IRA Provisoire, de l'ETA basque et du Hezbollah au Sud-Liban.



    Les engins explosifs sont souvent utilisées comme moyen d'embuscade. Il s'agit alors le plus souvent d'attentats de type tactique. Sous sa forme la plus simple - mais également la plus aléatoire - on utilise des mines antichars.

    L'exemple le plus célèbre d'embuscade à l'explosif est sans doute l'attentat contre l'amiral Luis Carrero Blanco, avec 100 kg d'explosifs dissimulés sous la route à partir d'un tunnel creusé clandestinement durant de longues semaines.


    Suivant l'exemple de l'IRA, le Hezbollah a développé depuis 1993 des bombes activées par radio. Il s'agit essentiellement de bombes placées sur le côté de la route et mises à feu lors du passage d'une patrouille. Probablement conçues et fabriquées en Iran, ces bombes sont essentiellement de l'explosif coulé dans une enveloppe de fibre de verre ayant la forme et la couleur d'un rocher, et muni d'un dispositif de mise à feu par radio.

    Dans un premier temps, les forces de sécurité (tant en Ulster qu'au Sud-Liban) ont pu, par exploration électronique, déterminer les fréquences de déclenchement des bombes, et ainsi faire exploser prématurément bon nombre d'entre-elles. Le Hezbollah a rapidement équipé ses bombes d'un système de codage rendant plus difficiles les contre-mesures israéliennes, puis les bombes ont été équipées de systèmes d'allumage à saut de fréquence rendant encore plus complexe les opérations de mise à feu prématurée par les forces de sécurité. Aujourd'hui les convois israéliens au sud-Liban sont accompagnés de véhicules de brouillage électronique afin de perturber les émissions radio du Hezbollah.

    En Irlande du Nord, l'IRA a également été mis au point un système de mise à feu déclenché par les émission radio de la police.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :