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    L’origine de ces affrontements est attribué aux Étrusques qui organisaient des cérémonies funéraires (les ludi) où l'on se battait à mort en mémoire d’un défunt. Ces affrontements constituaient une sorte de sacrifice du sang, offert aux morts devant leurs tombes, pour leur permettre de survivre dans l'au-delà. De la pratique des ludi Étrusques, on dérive lentement vers les munera romains, des cérémonies que devaient financer les édiles d’une communauté et qui impliquaient des combats de gladiateurs.

    Au début, les gladiateurs se battaient un contre un, puis par paires, avant que les jeux soient de plus en plus richement dotés. Les Romains transformèrent ces combats en un véritable spectacle, dont le prétexte était toujours le culte des ancêtres (une brève cérémonie continuait de précéder le combat ), mais qui devint bientôt pour eux une distraction très appréciée. Ces jeux sanglants prirent, sous l'Empire, des proportions de plus en plus importantes qui parfois dépassent l’entendement.Titus sacrifie ainsi 9000 bêtes lors de l'inauguration de l'amphithéâtre Flavien (ou Colisée) et Trajan organise des jeux durant 120 jours où il met en scène 11000 animaux et 10000 gladiateurs pour célébrer son triomphe contre les Daces.


    Le but des jeux était de donner une leçon de combativité et de courage aux spectateurs. Les structures sociales du monde romain expliquent que le recrutement des gladiateurs y ait été possible. En effet, il s'agissait, pour la plupart, d'esclaves qui choisissaient ce moyen pour tenter de sortir de leur condition, car la victoire pouvait leur permettre d'être affranchis, mais il y avait aussi des hommes libres qui s'engageaient pour des raisons économiques. Pour rassasier un public vite blasé, les organisateurs multiplient les raffinements.

    Le bizarre côtoie le luxe, et l’exotisme se mesure au passé, comme le montrent ces rencontres improbables entre des gladiateurs armés à l’ancienne et des tigres ou des hippopotames. Sans oublier ces chasses mémorables où des femmes et des nains jouent les vedettes. Les femmes descendaient également dans l’arène, ces combattantes qui égorgeaient des lions étaient aussi glorifiées que les hommes. En plus de ces combats plus ou moins équilibrés, l’amphithéâtre servait également de décor à diverses exécutions de prisonniers de guerre ou criminels de droit commun obligés de s’entre-tuer jusqu’au dernier, ou encore chrétiens exécutés pour leur foi. Un menu parfois rehaussé par l’élaboration de décors dans l’arène, des collines ou des forêts, qui permettaient de proposer un spectacle plus réaliste, voire de créer des effets de mise en scène. Les spectacles pouvaient également comporter des aspects plus proches du music-hall ou du cirque d’ aujourd’hui.
     
     
     
     
    Catégories de combattants
     
    Les gladiateurs étaient partagés en plusieurs catégories, selon leur armement et leur façon de combattre. Le Samnite est la plus ancienne forme de la gladiature. Il était lourdement armé d'un casque, un bouclier long, une jambière gauche et une épée. A partir d'auguste les Samnites se divisent en Sécutores (opposés aux Rétiaires) et en Oplomachi (opposés aux Thraces). L'Oplomaque était revêtu d'une lourde armure alors que le Thrace était légèrement armé d'un petit bouclier rond, d'un casque, de 2 jambières, d'un brassard droit et d'un sabre court recourbé.


    Le Myrmillon ou Gaulois, coiffé d'un casque au cimier en forme de poisson et équipé d'un petit bouclier et d'une épée, était souvent opposé au Rétiaire, équipé d'un protège-épaule, d'un filet de pêche et d'un trident. Certains même combattaient à cheval (les Essédaires) ou en char. Les gladiateurs s'entraînaient dans des casernes spéciales, et leur maître, le lanista, les louait très cher à ceux qui offraient le spectacle. Certains gladiateurs pouvaient remporter de nombreuses victoires, l’un d’entre eux en comptabilise 50, ce qui ne les empêchait pas de mourir jeunes. Ces combattants portaient des surnoms qui les accompagnaient jusque dans la tombe, tels Ferox, Fulgur (rapide comme l’éclair) ou Ursius (qui a la force de l’ours).
     
     
     
    Ave Caesar
     
    Les combats avaient lieu dans un amphithéâtre et pouvaient durer la journée entière. À Rome, les gladiateurs venaient saluer l'empereur de la phrase rituelle : "Ave Caesar, morituri te salutant" ce qui signifie "Salut César, ceux qui vont mourir te saluent". Les affrontements se déroulaient dans une atmosphère souvent passionnée, et les spectateurs engageaient généralement des paris. Le vaincu, s'il n'était pas tué, s'en remettait au public : étendu sur le dos, il levait la main gauche pour demander grâce. Le vainqueur se retournait alors vers la foule, qui rendait son verdict : le pouce en l'air signifiait la grâce, le pouce tourné vers le sol, la mort. Recrutés dans la lie de la population romaine (prisonniers de guerre, criminels , esclaves…), les gladiateur s étaient formés dans des écoles spécialisées.



    Ils avaient en principe mauvaise réputation, mais les plus efficaces d’entre eux, une fois libérés pour leur vaillance, étaient parfois recrutés comme gardes du corps et avaient beaucoup de succès auprès des nobles romaines. A l’entraînement , on leur inculque le maniement d’armes tout à fait inhabituelles. Le combat de gladiateurs oppose en effet des adversaires qui n’ont rien à voir avec les soldats de l’époque. Le cavalier parthe n’affronte pas le légionnaire romain dans l’amphithéâtre. Les gladiateurs ne sont pas des soldats, mais des combattants spécialement entraînés qui s’initient à une tradition issue du spectacle funéraire très différente du combat en rase campagne. L’affrontement classique réunit en une opposition de styles le lourd mirmillon armé d’une épée courte et protégé sous une carapace de fer (casque à trous, jambières, couvre-bras, bouclier) au léger rétiaire, dont les seules armes sont un filet et un trident. On rencontre aussi d’autres figures comme le thrace (lourdement protégé et armé d’une épée recourbée) , le samnite ou le secutor (le gladiateur chasseur) dont les équipements sont également très différents des équipements militaires et notamment du légionnaire romain lourdement équipé. Connu dans le monde grec avant d’être utilisé dans les jeux du cirque romain, le char est un héritage oriental venu des plaines de la Mésopotamie.

    Les chars sont conduits par un aurige qui emmène le combattant jusqu’au champ de bataille où il descend pour affronter un autre guerrier également venu en char. Le char est encore très présent à Olympie, où des concours sont organisés durant toute l’Antiquité.. Les Romains cèdent à la passion de ces compétitions. Dès le Ier siècle après J-C on assiste à des courses où quatre chars portent quatre couleurs différentes, soutenus par des groupes de supporters avec l’Empereur à la tête de l’une de ces factions.
     
     
    La mort tu honneurera

     
    Les origines religieuses des combats de gladiateurs expliquent sans doute que les jeux du stade aient été très peu critiqués. Les critiques ne débutent qu’avec le développement du christianisme. Et encore restent-elles étonnamment modérées. Certains chrétiens ont bien dénoncé la lubricité et la dégénérescence progressive des spectacles. D’autres ont protesté parce que ces jeux détournaient l’homme de la nécessaire recherche de son salut. Ces critiques, doublées de l’arrivée de chrétiens au pouvoir, n'ont pas eu raison des jeux. Ce sont des raisons économiques, davantage que la condamnation morale, qui ont conduit à la disparition de ces spectacles violents, cruels , et pourtant très populaires. Les combats de gladiateurs se firent de plus en plus rares, avant d'être définitivement supprimés par un édit de l'empereur HONORIUS, en 404 de notre ère.

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